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Logements sociaux à Sidi Merouane : Les citoyens montent au créneau

Plus d’une centaine de postulants au logement social sont descendus dans la rue hier, dimanche 14 mai, à Sidi Merouane, commune du nord de la wilaya de Mila. Ils ont protesté contre ce qu’ils appellent « les injustices » qui émailleraient la liste provisoire d’attribution d’un ensemble de 240 Logements Publics Locatifs (LPL), rendue publique le mardi 9 mai. Les pourfendeurs ont occupé l’esplanade de l’hôtel de ville et demandé l’annulation pure et simple de ladite liste. Approché sur les lieux de la protesta, Adel B. nous dira : « Elle (la liste, ndlr) est cousue sur mesure au profit des élus et de leurs proches. Le maire et ses adjoints ont tout raflé, en favorisant les leurs de manière scandaleuse ». Certains prétendent que seize membres de la famille du seul édile communal sont parmi les bénéficiaires de ces logements. Or, un décompte effectué par nos soins n’en a donné que sept sur les 240 noms de la liste provisoire des attributaires. Nos interlocuteurs étayent leurs arguments en  précisant, à ce propos, que des femmes de la famille du maire ont bénéficié de logements sous les noms de leurs époux. L’Est Républicain s’est rapproché, sur les lieux, de Zayed Zouaghi et Rabiaâ Kasrani, élus de la commune de Sidi Merouane à l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW). Z. Zouaghi a souligné que la liste contient beaucoup d’anomalies et que le mieux serait de la refaire de fond en comble. « Les bénéficiaires âgés de moins de 35 ans représentent environ 75 % de l’ensemble des attributaires. Ce n’est pas normal que des jeunes filles célibataires aient des logements ; alors que des pères de familles continuent de faire le pied de grue depuis des années », nous dira ce membre de l’APW de Mila. Et d’ajouter : « Les parents des deux victimes du crash de l’avion militaire de Boufarik ne figurent pas sur la liste malgré les orientations du président de la République qui leur sont favorables ». Notre interlocuteur a, par ailleurs, soulevé la question de la répartition géographique des bénéficiaires. Il expliquera que la majorité d’entre eux est issue des trois agglomérations rurales de Zaouia, Ferdoua et Ras El Bir. « Il serait compréhensible si les habitants de ces régions avaient été favorisés en habitat rural. Comme cela, on va donc les arracher à leurs campagnes et les installer en ville. C’est une grave entorse à la politique de l’Etat visant à fixer les populations rurales dans leurs milieux d’origine », expliquera Z. Zouaghi. Un grand père, postulant malheureux, a pris notre journal en témoin, en nous remettant un document attestant qu’il avait déposé sa demande de logement social en 2007, sans réussir, jusqu’à présent, à en avoir un. Les larmes aux yeux, le vieillard, Hocine M., nous dira en exhibant des documents : « Regardez le bon qu’on m’a remis, en 2007, quand j’ai déposé mon dossier de logement pour la première fois ». Et d’ajouter : « J’ai été sur la liste d’attente en 2013, mais jusqu’à présent, je ne vois rien venir ». Bref, la liste provisoire en question est rejetée dans le gros et dans le détail. Les protestataires demandent l’intervention du wali, Mustapha Koreich, pour les rétablir dans ce qu’ils appellent « leur droit ».

Kamel B.

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