L’Algérie a résolument mis le cap sur le continent africain auquel elle appartient de par l’histoire et la géographie. Et c’est une excellente résolution de la part des hautes autorités du pays à leur tête le président de la République qui ainsi réconcilie l’Algérie avec l’Afrique qui est sa profondeur stratégique. Ce virage visionnaire et salutaire doit être apprécié à sa juste valeur en ce sens que notre pays a longtemps tourné le dos au Continent noir où il jouit pourtant d’un immense capital symbolique grâce à l’aura de la Révolution de novembre qui a irradié toute l’Afrique. Mieux vaut tard que jamais sommes-nous tentés d’écrire de voir enfin notre pays se tourner vers le sud après avoir, des décennies durant, eu le regard figé sur le bord qui ne lui a pas apporté grand-chose. La tenue à partir de demain de la 9ème édition du Forum africain sur l’investissement et le commerce à l’initiative du centre arabo -africain d’investissement et de développement (CAAID) confirme si besoin est que la dynamique de « reconquête » économique de l’Afrique dans le bon sens du terme est loin d’être une vue de l’esprit ou une coquetterie diplomatique. Le président Tebboune qui insiste à chaque occasion sur la nécessité pour l’Algérie de se redéployer en Afrique, comprend mieux que quiconque l’intérêt économique et géopolitique d’une telle démarche. L’Afrique est devenue un immense espace vital pour toutes les grandes puissances qui rivalisent de colloques, de sommets et autres programmes d’investissement en direction d’un continent riche mais en jachère et où tout est à faire ou à refaire. Il est donc heureux qu’il y ait enfin cette prise de conscience des dirigeants algériens sur l’importance stratégique de l’Afrique en tant marché et terre d’investissement pour l’économie nationale. Il y a beaucoup d’argent à gagner pour nos entreprises publiques et privées dans les quatre coins du continent. Et au-delà, notre pays peut allègrement s’ y imposer comme un hub économique . Le futur port centre de Hamdania, à Cherchell est à cet égard un projet structurant et hautement stratégique. Le même constat vaut aussi pour le gisement de fer de Ghara Jebilat dont l’exploitation va profiter à l’Afrique mais surtout à l’économie nationale. C’est dire que notre pays a tout à gagner et absolument rien à perdre en Afrique où il pourra encore compter sur son aura dans de nombreux pays qui ont bénéficié de son soutien pour se libérer du joug colonial. Ce « retour » de l’Algérie vers l’Afrique va également lui procurer d’importants retours sur investissement en termes de puissance et d’influence diplomatique. C’est dans cette veine qu’il faudrait inscrire la décision du président de la République de dégager une rondelette enveloppe d’un milliard de dollars pour lancer des projets de solidarité et de développement au niveau des pays de la région Sahelo-saharienne comme le Mali et le Niger. Il va sans dire que ces financements visent aussi à soutenir la lutte contre le terrorisme et le crime organisé à nos frontières.
Par Imane B.
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