Le président de la République, qui a ostensiblement « zappé » le sommet arabe de Djeddah en y envoyant son Premier ministre dans ce qui semble être une réponse du berger à la bergère à MBS qui avait évoqué des problèmes de « santé » pour s’absenter le 1er novembre dernier à Alger, a entamé hier une visite d’Etat de deux jours. La visite entre dans le cadre du « renforcement des relations d’amitié historiques, de coopération et de bon voisinage entre les deux pays » et vise à « ouvrir de nouvelles perspectives et à étendre ces relations à des domaines plus larges au mieux des intérêts des deux peuples voisins ». Cette visite, qui n’est pas précédée d’une grande médiatisation, est en fait la concrétisation d’une invitation faite en 2022 par le ministre portugais des Affaires étrangères, Jao Gomes, Carvalho, lors de sa visite Alger où il a été reçu par le chef de l’Etat. « Nous avons exprimé notre souhait de le voir (le président Tebboune) effectuer une visite au Portugal en 2023 », avait déclaré au perron de la Présidence le chef de la diplomatie portugaise, ajoutant que « cette visite sera l’occasion de raffermir les liens d’amitié et de valoriser les relations solides unissant nos deux pays, surtout que nous vivons une conjoncture marquée par l’instabilité des relations internationales ». Au menu de cette visite, selon le programme publié par l’agence portugaise, le président Tebboune rencontrera son homologue, Marcelo Rebelo de Sousa, le président du Parlement, Augusto Silva ainsi que le Premier ministre en compagnie duquel il assistera au Forum économique Portugal- Algérie. La tonalité économique est un aspect majeur de cette de cette visite qui survient environ une semaine après la tenue à Alger de la 6e session du Groupe de travail conjoint sur la coopération économique algéro-portugaise. Le ministre portugais de l’Economie et de la Mer, Antonio Costa Silva, qui était présent à la réunion d’Alger, avait notamment exprimé la volonté du Portugal de « quintupler les investissements en Algérie au cours des cinq prochaines années. » Costa Silva a déclaré que l’Algérie « est un partenaire fondamental et crédible dans un monde de plus en plus incertain sur le plan économique et géopolitique » et que le Portugal entend accroître et diversifier les investissements en Algérie dans divers secteurs d’activité, tels que les travaux publics, la finance, l’industrie, la production pharmaceutique, l’hydraulique, l’agriculture, l’énergie et les transports. Pour sa part, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a exprimé le souhait pour l’Algérie de renforcer la coopération avec le Portugal pour « un partenariat mutuellement bénéfique ». Son collègue du Commerce, Tayeb Zitouni a, pour sa part, exprimer le souhait des autorités algériennes d’orienter certains investissements portugais vers les industries agro-alimentaires et de la transformation », profitant pour mettre en exergue les avantages du nouveau code des investissements « qui contient des incitations et des avantages comparatifs pour les investisseurs étrangers, selon le principe du gagnant /gagnant. Les échanges entre l’Algérie et le Portugal avoisinent les 450 millions d’Euro ,un volume qui reste largement en deçà du potentiel existant entre les deux pays qui ambitionnent de donner une plus grande dynamique à cette coopération à la faveur de cette visite du président Tebboune qui se veut, in fine, l’incarnation de la nouvelle démarche politique de l’Algérie à diversifier ses partenariats
H.Khellifi
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