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Pas de « fakhama » svp ! 

 Une séquence aussi drôle que sympathique a eu lieu lundi soir lors de la rencontre du président de la République Abdelmadjid Tebboune avec les représentants de la communauté algérienne résidant au Portugal. Lors de la séance de questions -réponses, un jeune a eu l’agréable surprise de se faire corriger par le Président quand il lui demanda de ne pas utiliser le mot « votre excellence » (fakhamatika). « Non, pas de fakhama svp, enlevez-le » lui lança le président Tebboune, tout sourire, plongeant la salle dans l’hilarité générale. Ce fut un moment cocasse qui a imprimé un caractère intimiste à cette rencontre entre des Algériens résidant au Portugal et leur président venu écouter leurs préoccupations. Mais au-delà de sa réplique « cool « , Abdelmadjid Tebboune a confirmé son style de gouvernance qui est à mille lieues du Bling bling et de l’impressionnisme. Malgré son statut, le chef de l’État garde son ancrage populaire et son attachement aux valeurs du terroir en se plaçant quasiment au même niveau avec les enfants du peuple. Cette posture  qui peut paraître simple voire anodine est pourtant extrêmement révélatrice de la personnalité du président Abdelmadjid Tebboune qui ne cultive pas le « m’as- tu vu » et tape à l’œil. Il sait certes se montrer ferme quand le sujet exige d’enfiler le costume du chef qui décide et qui avertit. Mais il sait aussi détendre l’atmosphère et « descendre » à un niveau de discussion simple et populaire histoire de rappeler que la gloire et le statut ne lui sont pas montés à la tête. C’est  en effet tellement important qu’un président de la République soit si proche psychologiquement des citoyens. Ça booste en quelque sorte sa dimension « humaine » et par conséquent son aura auprès du citoyen lambda. Et plus généralement, cela crée un lien fort entre le président et le peuple qui perçoit une espèce de proximité avec le patron du pays. A sa décharge, chez Abdelmadjid Tebboune ça n’a rien d’une coquetterie politique. Déjà en tant que ministre, il avait la réputation d’un responsable simple et accessible pour les journalistes mais aussi pour les citoyens auxquels il répondait volontiers quand il est interpellé. Ce petit moment vécu à Lisbonne est loin d’être un acte isolé. Il y a deux mois environ, le président Tebboune avait ordonné aux membres de son gouvernement et à tous les responsables, en plein conseil des ministres de ne plus utiliser la formule en vogue du temps de Bouteflika :  » conformément aux orientations du président de la République ». Il leur a demandé assumer leurs responsabilités et prendre les préoccupations des citoyens au lieu de se cacher derrière le président. Il est à espérer que cet état d’esprit du président fasse des émules parmi la faune de responsables à tous les niveaux  dont beaucoup usent et abusent de leur statut. Allez, prenez-en de la graine messieurs !

  Par Imane B. 

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