Depuis plus d’une semaine, les bulletins météorologiques spéciaux se suivent à un rythme régulier alertant les pouvoirs publics au niveau central et au niveau local à se tenir prêts et de prendre les mesures appropriées. Les averses parfois orageuses accompagnées localement de chutes de grêle, qui ont déjà provoqué d’importants dégâts au centre et à l’est du pays, continuent d’affecter plusieurs wilayas des mêmes régions. Selon le dernier BMS, dont la durée de validité est signalée jusqu’à aujourd’hui en fin de journée, émis par l’office national de la météorologie, les intempéries concerneront 33 wilayas. Dans une alerte de 2ème niveau du service de la météorologie, les wilayas concernées par le bulletin, sont : Alger, Boumerdès, Blida, Souk Ahras, Tipaza, Ghardaïa, Laghouat, Bejaia, Mila, Guelma, Tizi Ouzou, Constantine, Jijel, Ain Defla, Médéa, Bouira, Oum El Bouaghi, Tébessa, Batna, Djelfa, El Bayadh et Khenchela. Dans un autre bulletin de premier niveau, il a été mis en garde contre des orages qui se manifesteront sur les wilayas de Sidi Bel Abbes, Tissemsilt, Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tiaret, Sétif, Tlemcen, El Meghaier, Biskra, Saida et Ouled Djellal. Toutes ces alertes émises par l’ONM sont hélas loin de faire l’objet d’une exploitation anticipée par de nombreuses communes, pour la plupart démunies de moyens adéquats pour éviter de potentielles catastrophes, notamment dans les régions appelées des « zones d’ombre », situées dans leur totalité en milieu rural. Au niveau des chefs-lieux de wilayas disposant d’une radio locale, les BMS sont souvent relayés lapidairement sous leur forme initiale. En l’absence d’une culture météorologique, qui aurait pu offrir aux Algériens le moyen de mieux comprendre le changement climatique, ses causes directes et indirectes, ainsi que les bouleversements qu’il a déjà provoqués et les désordres écologiques et sociaux qu’il continue d’engendrer, les alertes de l’ONM auront certes servi à quelque choses, mais n’auront pas abouti à vulgariser une information scientifique permettant aux simples citoyens à une dérive climatique planétaire provoquée par plusieurs facteurs. Alors que dans les pays développés, la classe politique n’a pas tardé à investir ce créneau, parfois dans un but opportuniste, pour gagner du terrain sur le plan électoral, en Algérie, la plupart des formations politiques n’ont pas encore pris la température concernant un thème devenu par la force des choses une préoccupation majeure. Pourtant, ce ne sont pas les spécialistes qui manquent. Il s’agit d’une information citoyenne, dont le but est de favoriser l’émergence d’un citoyen instruit à propos de tout ce qui touche de près ou de loin à son environnement. Un citoyen en mesure de contribuer efficacement à la protection de ce qui est susceptible à être protégé. Un citoyen du 21ème siècle. A vrai dire, l’écologie et la protection de l’environnement ne doivent plus constituer l’apanage des Occidentaux. En Algérie aussi, l’école est appelée à jouer un rôle crucial dans ce sens. C’est une matière à introduire dans les programmes scolaires !
Mohamed Mebarki
Partager :