C’est une réplique d’un séisme de forte magnitude, dont l’épicentre est le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, qui est venue secouer la Coquette. Il s’agit de la démission, déposée hier dimanche 5 novembre, par Lotfi Kamel Mana, nommé Président-Directeur Général (P-DG), qui vient juste de rentrer de congé. Les raisons : la gestion défectueuse de Sider, à quoi il faut ajouter le manque de compétences et de visions stratégiques à court, moyen et long terme. Des lacunes qui se font sentir depuis plusieurs années, malgré un panel étoffé d’avantages octroyé par les pouvoirs publics, estiment des cadres de Sider. Mana, a été nommé Directeur Général plus précisément en févier 2021.Cette démission, qui en a surpris plus d’un parmi les sidérurgistes et que nous avons pu confirmer auprès de la cellule de communication de Sider El-Hadjar, a été déposée quelques heures après que les techniciens du complexe ont annoncé que les analyses de la cargaison du coke, en provenance de la Turquie et réceptionnée le week-end passé sont non-conformes. Ainsi, le boss de Sider El-Hadjar a jeté l’éponge, malgré l’engagement des pouvoirs publics d’accompagner le complexe sidérurgique sur plusieurs segments, afin de renouer avec la montée en production et la préservation des postes d’emploi. Les engagements en question, consistent, pour rappel, en l’accord de l’extension des lignes de crédit vis-à-vis des banques, d’assurer financièrement la deuxième phase du programme d’investissements, de réaliser l’extension du port d’Annaba, de soutenir les commandes publiques de tubes et d’autres produits sidérurgiques, au profit de Sider, ainsi que d’autres avantages fiscaux et parafiscaux. Le 22 octobre 2022, à l’issue d’une double session, la première, ordinaire, du conseil d’administration et la seconde, extraordinaire, de l’assemblée générale, au cours de laquelle il a été surtout question de la restructuration du conseil d’administration, le directeur démissionnaire, qualifié d’«irréprochable », avait été nommé, Président-Directeur Général. Selon des bruits de couloir, le conseil d’administration doit, dans un délai de trois jours, nommer un nouveau patron à la tête du géant de la sidérurgie algérienne, qualifié ces dernières années « d’abri social ».
B. Salah-Eddine
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