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Pollution du littoral et groupes industriels à Annaba : Le directeur de l’Environnement à contre-courant ?

Le wali d’Annaba, Djamel Eddine Berimi, n’y est pas allé de main morte hier, dimanche 4 juin, face à la grave situation environnementale causée par certaines entreprises, à l’image de Sider El-Hadjar et des filiales du groupe Asmidal (y compris Fertial), le long de la côte, dont la plus grande plage du littoral annabi, Sidi Salem, fermée aux estivants depuis plus de trois décennies. A la grande stupéfaction des élus, des directeurs de l’exécutif et des journalistes, le directeur de l’Environnement à Annaba, invité par le wali pour parler de la situation catastrophique du littoral de Sidi Salem, a tenté de « blanchir ces entreprises, qualifiées de grands pollueurs ». Il a affirmé : « Ces entreprises ne sont pas seulement non polluantes, mais elles contribuent de manière efficace à la lutte contre la pollution en adoptant une approche d’amélioration continue, en mettant en œuvre les normes de Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement (QHSE-2) et les meilleures pratiques applicables à leurs activités, conformément aux lois en vigueur ». Le même directeur a insisté : « Les eaux du bassin de la Seybouse, qui se jettent dans la côte de Sidi Salem, sont quotidiennement confrontées à de nombreux polluants industriels et urbains provenant des différentes villes ». Il est à noter que la population installée sur les deux rives de la Seybouse dépasse actuellement les deux millions d’habitants. Ces derniers sont répartis dans 72 communes, dont 33 sont entièrement situées dans le bassin, ainsi que sept wilayas, à savoir Constantine, Skikda, Oum El Bouaghi, Annaba, El Tarf, Guelma et Souk-Ahras. Une chose est certaine : la quasi-totalité des eaux usées de l’oued de la Seybouse, un bassin de 6.400 kilomètres carrés prenant sa source dans les hautes plaines de la région d’Aïn Beida,se déverse dans la mer sans être traitée. Si les eaux industrielles déversées sur la plage Seybouse, par exemple par Fertial, sont propres, peut-on les utiliser pour l’irrigation des terres agricoles avoisinant le complexe ? Les affirmations du directeur de l’Environnement d’Annaba laissent penser que c’est possible.

B. S. –E.

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