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Sétif / Aéroport 8 mai 1945 : Ça peine à décoller !

Du côté de l’aéroport 8 mai 1945 de Sétif, la rentabilité est le souci majeur des professionnels. Connaissant un trafic dense, l’infrastructure, dont l’importance n’est plus à démontrer, peine à retrouver sa vitesse de croisière. L’exploitation de l’espace à 100 % n’est toujours pas d’actualité. Desservant un bassin de plus de huit millions d’habitants, l’établissement en question avance à pas de tortue en matière d’augmentation du trafic et d’ouverture de nouvelles lignes. Au grand regret des professionnels et de ses usagers, particulièrement nos compatriotes de l’étranger. Ainsi, la linge Sétif-Lyon, assurée par Air Algérie, passe à cinq rotations par semaine. Ce programme deviendrait quotidien durant la saison estivale, marquée généralement par une très forte demande. Les quatre vols hebdomadaires de Volotea, une compagnie espagnole low-cost, portent les offres de la ligne Sétif-Lyon à neuf vols par semaine. La déserte Sétif-Paris passe à quatre rotations, sans compter les vols de Transavia (filiale d’Air France). Comme annoncé dans l’une de nos précédentes éditions, la ligne Marseille-Sétif est réactivée. Son lancement est prévu pour le 17 juin courant. Assurés par la compagnie nationale, les deux vols hebdomadaires du mercredi et vendredi vont permettre à l’infrastructure de travailler sept jours sur sept. Les habitués de Sétif-Marseille bénéficient désormais de trois rotations, sachant que Volotea assure déjà deux vols par semaine, le mardi et le lundi. Sentant le bon filon, « ASL », une autre filiale d’Air France, se met de la partie et prend en charge la ligne Sétif-Lille. La nouvelle destination sera opérationnelle le 30 juin. L’ouverture de la ligne précitée booste le trafic de l’aéroport 8 mai 1945, en mesure de dépasser les prévisions théoriques de 450.000 voyageurs par an. Il convient de souligner que le transport aérien domestique demeure insignifiant. La déserte Sétif-Alger-Sétif ne répond plus aux besoins des voyageurs, dans l’attente de la réactivation de la ligne Sétif-Oran assurée précédemment par Tassili Airlines (filiale de Sonatrach) en charge de la ligne Sétif-Hassi R’mel, réservée aux personnels de Sonatrch. Notons, à toutes fins utiles, que les désertes de Paris, Lyon, Marseille et Lille ne peuvent en aucune manière être l’arbre qui cache la forêt. Et pour cause, l’aéroport 8 mai 1945, disposant de toutes les commodités et du potentiel technique lui permettant d’être un vecteur important dans la croissance économique de l’une des plus importantes régions du pays, est fonctionnel à temps partiel. Les vérités d’un cadre de l’infrastructure qui vient de solliciter l’intervention du ministre des Transports et du wali de Sétif par courrier (dont une copie est remise à L’Est Républicain) l’attestent. « Les pouvoirs publics ont consacré de gros investissements de plus de 150 milliards pour faire de la structure un aéroport international de premier plan. En mesure d’accueillir 48 vols par jour, avec une moyenne de six rotations tous les deux heures, la structure tourne à 08 % de ses capacités, avec deux ou quatre vols par jour. Avec ses équipements, l’infrastructure est au même niveau que les aéroports de Constantine et Annaba qui sont surbookés. Trouvez-vous normal qu’un aéroport voisin dispose de dix vols hebdomadaires sur Istanbul au moment où celui de Sétif chôme ? La ligne Annaba-Djeddah ou Médine est assurée par un Boeing 737 B. Ce module peut assurer la destination à partir de Sétif. Pour quelle raison a-t-on supprimé la ligne Sétif-Mulhouse ? La destination Sétif-Marseille ne peut, pour moult raisons, être une ligne saisonnière », fulmine le rédacteur d’un rapport instructif à plus d’un titre.

A. Bendahmane       

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