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Affaire de l’aérogare de Constantine : Bedoui et Boudiaf écopent de cinq ans de prison

L’ancien Premier ministre, Noureddine Bedoui et l’ex-ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf ont été condamnés à cinq ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars. Ce verdict a été prononcé, hier, par le Pôle judiciaire économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. Les deux anciens hauts responsables ont été poursuivis, en tant qu’anciens walis, dans une affaire de marché douteux portant sur la réalisation de l’aérogare de Constantine. Un projet qui a accusé un retard de plus de 6 ans. Outre ces chefs d’inculpation, Bedoui et Boudiaf sont poursuivis également, dans cette affaire, pour « abus de fonction » et « octroi d’avantages non justifiés ». En tout, une quarantaine de prévenus ont été jugés dans cette affaire. Poursuivis aussi pour les mêmes chefs d’accusation, l’ex-wali de Constantine, Taher Sekrane et l’ex-secrétaire général de ladite wilaya, Benyoucef Aziz ont bénéficié de la relaxe. Selon l’arrêt de renvoi, le projet de l’aérogare de Constantine est « un marché douteux, où la surfacturation a entrainé la perte d’importantes sommes d’argent dans ce projet qui a été réceptionné après un délai de 10 ans au lieu des 48 mois fixés dans le cahier de charges ». Le tribunal a également prononcé des verdicts allant de l’acquittement à deux ans de prison ferme contre le reste des accusés (une quarantaine) dans cette affaire en lien avec le retard de plus de six ans dans la réalisation de l’aérogare de Constantine. Une trentaine d’accusés ont été acquittés. Pour rappel, lors du procès qui s’est déroulé, la semaine dernière, le procureur de la République près le même tribunal avait requis huit ans de prison ferme contre les premiers accusés, outre une amende financière d’un million de dinars. Le représentant du parquet avait réclamé des peines de 3 à 5 ans de prison contre le reste des prévenus. Ainsi, le représentant de la wilaya de Constantine s’est contenté de demander de préserver les droits de la wilaya, alors que le représentant juridique de l’entreprise de gestion des aéroports EGSA a réclamé une amende de 40 millions de dinars. Le Trésor public, pour sa part, a demandé aux prévenus de verser la somme de 3 200 milliards de centimes au titre de dommages et intérêts, soit plus de 10 fois le montant global du projet. Pour rappel, le coût de réalisation initial était de l’ordre de 441 millions de dinars et le coût final, après plusieurs réévaluations, était de l’ordre de 3,15 milliards de dinars (3 150 milliards de centimes). Durant les auditions, les prévenus, ont rejeté toutes les accusations, à savoir « abus de fonction », « dilapidation de deniers publics » et « octroi d’indus privilèges ». Tahar Sekrane, Abdelmalek Boudiaf et Noureddine Bedoui ont fait de longs exposés sur l’organisation et le fonctionnement de l’administration algérienne pour écarter toute responsabilité individuelle dans l’énorme retard accusé dans la livraison du projet, estimé à plus de 6 ans, et les conséquentes réévaluations qui ont atteint plus de 600% du coût initial du marché. Selon eux, toutes les décisions de réévaluation ont suivi le processus réglementaire avant leur signature.

Samir Rabah 

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