Dans la nuit de mardi, la présidence de la République a annoncé le limogeage du ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani. Un fait inédit dans les annales politiques algériennes. Dans un court communiqué, la présidence de la République annonce que Abdelmadjid Tebboune avait « mis fin » aux fonctions du ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani et son remplacement par la secrétaire générale du ministère qui en assurera l’intérim. La raison de cette décision n’a pas été donnée. Mais son timing et des événements qui s’étaient passés dans la soirée peuvent expliquer en effet cette décision, intervenue en pleine nuit. En fin de journée, une chaine de télévision privée a diffusé des informations, sous le sceau de l’Urgence, faisant état de l’expulsion « sous 48 heures » de l’ambassadeur des Émirats Arabes Unis. La raison ? « Les autorités algériennes ont arrêté des espions au profit d’Israël et du Maroc ». Très sensible, l’information a vite fait le tour des réseaux sociaux. Étrangement, aucun communiqué officiel n’est venu confirmer cette information. Or, ce genre de décisions est souvent annoncé par le ministère des Affaires Étrangères. Ce qui n’a pas été le cas cette fois. Quelques minutes après cela, le ministère des Affaires Étrangères a diffusé un communiqué pour démentir cette rumeur. « Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger rejette en bloc les informations dénuées de tout fondement relayées sur les réseaux sociaux et par certains médias, selon lesquelles le ministère aurait sommé l’ambassadeur émirati de quitter le territoire national et réaffirme que ces informations sont fausses et infondées et que les communiqués du ministère sont la seule source d’information », indique le communiqué des Affaires Étrangères qui a insisté sur « la solidité des relations privilégiées algéro-émiraties ».Sur le plan professionnel, cet énième épisode rappelle aux professionnels des médias l’urgence de se conformer aux règles les plus strictes de la profession. L’information a été diffusée sans la moindre vérification, alors qu’il suffisait d’appeler le ministère des Affaires Étrangères pour confirmer ou infirmer une information d’une telle sensibilité.
Akli Ouali
Partager :