La ville de Béchar aura son complexe sidérurgique, dont la mise en service va très certainement changer la physionomie de toute cette région frontalière avec le Maroc. En marge pendant des décennies du processus d’industrialisation, qu’il soit étatique ou privé, et cela pour des raisons multiples, la capitale de la Saoura s’apprête donc à devenir celle de l’industrie sidérurgique. Selon le PDG du groupe minier public, Manadjim El Djazair (MANAL), les travaux de réalisation du projet du complexe sidérurgique seront lancés avant la fin de l’année courante. Les chantiers de réalisation de ce projet d’envergure pour un coût d’un (1) milliard de dollars seront lancés avant la fin de l’année 2023 par notre partenaire, le consortium Chinois CMH, dans la zone de Toumiat, non loin de la localité de Kenadsa d’où sont originaires Yasmina Khadra et Malika Mokadem, deux célèbres auteurs d’expression française connus à travers le monde ; et où se trouve les anciennes mines de charbon que la France coloniale a exploité à partir de 1918 jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. « Ce projet industriel d’une grande importance économique pour la wilaya de Béchar, sera concrétisé en partenariat avec l’entreprise national de fer et de l’acier (FERAAL), et sera destiné à la production du rail et du profilé en acier, à partir de la mine de fer de Gara Djebilet », a expliqué le même responsable, dans une déclaration à la presse samedi soir en marge de la visite de travail d’une délégation de responsables et experts du secteur de l’énergie et des mines dans la wilaya. Présent avec la délégation, le wali de Béchar a indiqué que « ce projet, vient aussi dans la perspective de la mise en place d’un pôle sidérurgique au niveau de la wilaya, avec à la clé la création de plus de 1.000 nouveaux postes d’emplois directs ». « Une assiette foncière industrielle de 1.000 ha, extensible à 3.000 ha a été dégagée par la wilaya pour la réalisation de ce projet industriel d’envergure dans la zone de Toumiat », a-t-il fait savoir dans une intervention rapportée par la radio locale. « Cette zone dispose de plusieurs atouts dont sa proximité avec la RN-6, la ligne de chemin de fer Béchar/Oran, la ligne électrique de très haute tension, ainsi que la cimenterie de la Saoura, a détaillé le wali de Béchar. Dans le but de concrétiser dans un délai de 36 mois, la wilaya compte entamer dans l’immédiat les travaux d’aménagement du site de Toumiat pour permettre le lancement dans les meilleures conditions d’un complexe sidérurgique destiné en premier lieu à constituer le prolongement du méga projet de Gara Djebilet. Il est à rappeler que l’entrée en exploitation progressive de la mine de Gara Djebilet, qui revêt une importance stratégique pour l’Algérie, n’avait pas manqué de faire fantasmer. Il n’y a pas longtemps, ce même wali de Béchar avait fait des déclarations fracassantes à propos de Gara Djebilet, en évoquant explicitement des pressions dont le but était de contrecarrer la relance de cette mine de fer située près de Tindouf, dont les réserves sont estimées à plus de 3 milliards de tonnes. « Depuis que nous avons commencé le projet de Gara Djebilet, nous recevons des coups de toutes parts pour que ce projet ne voie pas le jour », avait-il soutenu. Le 13 avril 2022, un protocole d’accord a été signé entre le groupe turc Tosyali et l’entreprise nationale de fer et de l’acier pour la réalisation sur le site de Gara Djebilet d’une unité de production de concentré de minerai de fer, dont la réalisation est prévue dans moins de 24 mois. Une unité avec une capacité de 500 000 tonnes par an de concentré de minerai de fer, selon la radio nationale. Il est attendu par ailleurs à ce que le groupe turc investit plus de 100 million de dollars dans cette unité de production, qui génèrerait des revenus en devises de l’ordre de 60 millions de dollars.
Mohamed Mebarki
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