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Permanence de l’Aïd al-Adha à Sétif : Les commerçants aux abonnés absents

Du côté de la capitale des hauts plateaux, les anciens réflexes ont, le moins que l’on puisse dire, la peau dure. Mis en place depuis un certain temps, le dispositif de la permanence inhérente aux fêtes religieuses bute, une fois de plus, sur les résistances de nombreux intervenants (commerçants et transporteurs), trouvant le moyen de zapper la première journée des congés. Ainsi, Sétif a été, le premier jour de l’Aïd, une ville morte. Hormis les agents de l’ordre public, le personnel du tramway, les professionnels de la santé et  les travailleurs du service de nettoiement de la commune, fidèles au poste, le reste du bataillon s’est inscrit aux abonnés absents. Ce jour-là, les habitants non véhiculés ont éprouvé toutes les peines du monde à se déplacer d’un point à un autre. D’habitude bondés de monde, les arrêts de bus de différents coins de la cité ont affiché « relâche », au grand dam des usagers du transport en commun. Les taxis n’ont pas fait mieux puisqu’ils ont préféré ignorer la permanence et se payer un repos. « Le citoyen est une nouvelle fois pénalisé. Le diktat des transporteurs complique l’existence des gens, dans l’incapacité de se déplacer pour une urgence. Les commerçants, qu’ils soient épiciers ou boulangers, ont bien profité de l’absence du contrôle. Alors que les éboueurs n’ont pas déserté leurs postes de travail ou failli à leur mission. On a comme l’impression que les leçons du passé ne sont toujours pas retenues », nous confient, non sans agacement, des Sétifiens rencontrés à l’arrêt de bus du stade Mohamed Guessab, l’autre point névralgique du centre de l’antique Sitifis. Durant donc toute la journée du mercredi 28 juin, l’espace précité est resté calme et désert. Mieux, l’organisme chargé de la collecte des peaux des moutons s’est illustré par son absence. Au deuxième jour, l’opération qui a avait pourtant fait l’objet d’un grand tapage médiatique battait de l’aile. Au lieu de prendre le taureau par les cornes, les responsables concernés ont laissé faire, joué les prolongations et mis à mal l’environnement des riverains. La distribution de l’eau a joué de vilains tours à de nombreux quartiers où le produit vital s’est fait désirer le jour-J. Le malheur des uns a fait le bonheur des vendeurs d’eau qui ont réalisé de belles affaires durant l’Aïd où la permanence ne fait toujours pas partie des us et coutumes d’une cohorte de commerçants.

A. Bendahmane

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