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Référendum d’autodétermination du 1er juillet 1962 : La fin d’un mythe, le début d’une nouvelle ère

« Voulez-vous que l’Algérie devienne un Etat indépendant coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 » ? Environ six (6) millions d’Algériens, soit plus de 99% des votants lors du référendum d’autodétermination organisé le 1er juillet 1962 avaient répondu à cette question par un retentissant Oui. Sur les murs des vieilles bâtisses, les traces de cette volonté de liberté exprimée à l’issue d’une héroïque guerre de libération sont toujours visibles comme une sorte de témoignage réel d’une journée historique. Le mythe de l’Algérie française imposé par les armes et la propagande vient de prendre fin à jamais grâce à une résistance exceptionnelle, dont l’impact a traversé les frontières et les continents pour devenir une source d’inspiration à tous les peuples encore colonisés en Afrique et en Asie. La liesse exprimée par les Algériens après la proclamation des résultats du référendum fut à la hauteur des sacrifices consentis pendant des décennies par une population, qui refusait avec toutes ses forces de se laisser asservir. Le 6 juillet de la même année, eu lieu le transfert de souveraineté entre la puissance coloniale et le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Le 4 octobre 1962, le Conseil de sécurité de l’ONU votait une résolution lors de sa 1020ème séance et recommandait à l’assemblée générale des nations unies d’admettre l’Algérie avec le statut d’un nouveau membre. Le référendum pour l’autodétermination ne traduisait guère une volonté subite d’un occupant revenu à la raison, mais fût l’aboutissement d’un très long processus de luttes marquées par les manifestations historiques du 11 décembre 1960, qui avaient vu les Algériens sortir en masse pour réclamer l’indépendance, tout en exprimant son soutien indéfectible au Gouvernement populaire de la république algérienne (GPRA) dans un contexte très particulier.  Ce fût une véritable démonstration de force, qui coïncidait avec l’inscription le 20 juillet 1960 de la question algérienne à l’assemblée générale de l’ONU.  Du 9 au 11 décembre, les manifestations, qui s’ébranlèrent à travers plusieurs quartiers d’Alger ne tardèrent pas à s’entendre à d’autres villes comme Oran, Annaba, Constantine, Chlef et Blida, du moins les plus importantes. « Il n’y a pas un seul précurseur des événements du 11 décembre 1960, qui sont en réalité l’aboutissement d’une longue révolution. Après la bataille d’Alger et la victoire politique remportée par le FLN, malgré le démantèlement de ses réseaux, l’indépendance de l’Algérie était pratiquement une évidence aussi bien au sein de la population algérienne que pour une bonne partie des Français de la métropole », estime Belaïd Abane, historien et auteur de plusieurs ouvrages sur le mouvement national.  « Les événements du 11 décembre étaient un second Diên Biên Phu politique ». « Le déferlement populaire était le résultat de l’idée de l’indépendance qui a longtemps infusé durant des décennies au sein de la population »,  soulignent d’autres historiens. Les manifestations du 11 décembre 1960 avaient contrarié tous les plans de la France coloniale pour préserver l’Algérie sous son emprise. L’adhésion populaire à la lutte pour l’indépendance avait été fulgurante. Elle avait fini par imposer la question algérienne à l’ONU, en dépit des nombreuses tentatives françaises visant à présenter le FLN historique comme une minorité « terroriste » déconnectée des populations citadines et rurales.  Les manifestations du 11 décembre 1960 constituèrent un tournant décisif dans le cours de la révolution algérienne, qui ouvrit la voie au référendum d’autodétermination.

Mohamed Mebarki

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