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Le secteur du logement s’étoffe de 2.560 unités : Biskra va-t-elle éradiquer l’habitat précaire ?

A l’occasion des festivités du 61ème anniversaire du recouvrement de l’Indépendance du pays, la wilaya de Biskra a organisé avant-hier, jeudi 6 juillet, une cérémonie de remise d’actes d’attribution de logements de diverses formules ainsi que des lots de terrain constructibles à un panel de bénéficiaires de plusieurs des 27 communes.

Cet important quota d’appartements et de parcelles foncières s’élève à 2.560 unités d’habitations destinées à résorber la crise du logement, à favoriser la sédentarisation de la population et à offrir un meilleur cadre de vie aux familles. Il a suscité la joie et la satisfaction des mères et des pères de famille dont des jeunes et des personnes aux besoins spécifiques, a-t-on relevé. « Parmi cet important contingent d’habitations, il y a 196 Logements Publics Locatifs (LPL), 1.400 et 680 subventions pour les logements ruraux et les auto-constructeurs et 280 Logements Promotionnels Aidés (LPA) », a souligné la directrice du Logement de Biskra. Cependant et au delà des satisfécits exprimés par le wali à l’endroit des responsables du secteur de l’habitat, il n’en demeure pas moins que cette louable initiative ponctuelle ne doit pas occulter que ce secteur pâtit encore de nombreuses difficultés, manquements et dysfonctionnements, mettant à mal le moral des habitants. Ainsi, ces derniers se retrouvent souvent dans la désillusion et le désenchantement. A Biskra, on peut citer au moins cinq situations endurées par les demandeurs de logements. La première est relative au dernier grand bidonville d’El Alia contenant des milliers de familles vivotant sous des abris précaires depuis des années. Celles-là mêmes s’impatientent en attendant la mise en œuvre d’un plan d’éradication des taudis et la transformation de cette immense parcelle foncière en un quartier d’habitation doté des commodités de base. La seconde concerne des souscripteurs à des logements promotionnels, évolutifs ou aidés que des promoteurs immobiliers et entrepreneurs n’ont pas pu livrer aux dates fixées par les cahiers des charges et qui ont pris la poudre d’escampette en laissant leurs clients dans l’expectative et le désarroi. La troisième relève du problème de l’absence d’école, de stade, de services postaux, de transport et de siège de la Sûreté nationale, enregistrée notamment à la nouvelle-ville Mohamed Assami de la reine des Ziban.  

 

Les attributaires dépités à Djemorah

La quatrième conjoncture a trait aux nouvelles cités et zones d’habitations livrées sans les aménagements urbains nécessaires et les travaux de Voirie et des Réseaux Divers (VRD). Elles feraient légion, au grand dam des riverains. Le cas le plus illustratif de cette situation est arrivé, mercredi 5 juillet, de la commune de Djemorah. Des dizaines de bénéficiaires de logements ruraux ont publié une longue vidéo sur les réseaux sociaux afin de mettre en avant leurs doléances, fustiger les responsables locaux de l’Assemblée Populaire Communale (APC) et de la wilaya à cause de leurs « sourdes oreilles » et réclamer à corps et à cris une intervention des plus hautes autorités du pays afin de faire valoir « nos droits bafoués », ont-ils clamé. Arborant des affichettes exprimant leur ras-le bol et leur dépit de se voir « oubliés et exclus pour de sombres raisons », selon eux, les protestataires ont tour à tour pris la parole pour expliquer le fond de leur colère. « Nous sommes 210 bénéficiaires de lots de terrain destinés aux zones rurales. En 2010, on nous a attribué des parcelles situées sur les pentes d’une montagne rocailleuse, escarpée et ravinée, nécessitant de gros travaux de terrassement et d’arasement pour être constructible. Avec le million de dinars octroyé par l’État que certain d’entre nous ont perçu, nous avons construit un nouvel ilot urbain dont les maisons ont des taux de réalisation variant de 60 à 100 %. Malheureusement et en dépit des affirmations des autorités locales, lesquelles nous abreuvent inlassablement de promesses et de mots creux et en lesquelles nous ne faisons plus confiance, ce quartier est inhabitable car il n’y a pas de réseau d’évacuation des eaux usées, par d’alimentation en eau potable, pas d’électricité, pas de gaz et encore moins de routes carrossables. Nous avons été grugés et nous nous retrouvons avec nos familles à louer une maison ou à habiter chez des proches », a déclaré l’un des intervenants. A noter qu’ils appellent tous à une réaction du ministère du Logement devant, à leur sens, ouvrir une enquête approfondie sur cette situation. Enfin, il faut noter que le segment du logement social, très attendu par des milliers de demandeurs de logement aux revenus restreints, ne semble plus constituer une priorité pour les responsables du secteur de l’habitat. « Il n’y a pas eu de distribution de logements sociaux depuis des années à Biskra, faisant que des familles ne pourront jamais accéder à un toit décent », fait-on remarquer.    

Hafedh Moussaoui  

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