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Cadre de vie et accumulation des déchets à Annaba : La ville est « sale, moche et affreuse », affirme Berimi

En ce mois caniculaire de juillet, la situation de l’hygiène à Annaba est déplorable. Certaines cités du centre-ville et du littoral de l’antique Bouna sont malheureusement touchées par la saleté et la laideur.

Cette dégradation progressive est un problème sérieux auquel ni les habitants, ni les autorités locales, ni l’entreprise chargée de l’entretien ne semblent accorder suffisamment d’attention. Même les quartiers autrefois considérés comme « européens », tels que le Cours de la Révolution, Saint Cloud et le Majestic, où l’entretien était primordial, sont désormais affectés par l’insalubrité. Le Cours de la Révolution, une place importante de la ville des rives de la Seybouse, qui ne désemplit pas à longueur d’année, n’échappe pas à cette situation. L’accumulation des ordures ménagères non collectées, donnant à Annaba une triste réputation de l’une des villes les plus répugnantes du pays, est particulièrement préoccupante. Lors d’une sortie le mercredi 12 juillet, le wali d’Annaba a été choqué par la gravité de la situation après avoir visité la ville de nuit, sans protocole ni chauffeur. Il a reconnu que la ville était « sale, moche et affreuse ». Les images et vidéos publiées sur la page Facebook officielle de la wilaya témoignent de cette situation alarmante qui règne au sein de certaines institutions. Elles soulignent, d’une certaine manière, l’irresponsabilité, voire la négligence, dont font montre des personnes responsables de la gestion des déchets. Dans ces vidéos, on peut voir et entendre la colère du wali en constatant l’insalubrité avancée dans laquelle se trouvent la ville et son littoral, qui est de plus en plus pris d’assaut par les vacanciers. Dans l’une d’elles, l’on observe clairement le wali réprimander les responsables défaillants de tous les secteurs de l’Assemblée Populaire Communale (APC) ainsi que le directeur général de l’Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) « Annaba Propre », les menaçant de poursuites judiciaires pour manquement flagrant à leurs devoirs. Face à cette atteinte à l’environnement, le wali, visiblement très contrarié, voire désespéré, a explicitement attribué la responsabilité de cette situation aux cinq chefs de secteurs communaux ainsi qu’au directeur général de l’EPIC. Il leur a accordé un ultimatum d’une semaine pour réagir positivement en retirant les tas d’ordures qui encombrent la ville depuis plusieurs jours, en menaçant de recourir à la justice. Pour les observateurs, Annaba est victime de ses décideurs. Il serait donc nécessaire de procéder à « une opération de renouvellement du personnel, en commençant par les cadres entourant le cabinet et en mettant fin à la présence de responsables incompétents nommés par circonstances indéfinies ». Seul Dieu sait quand cette situation prendra fin. En attendant une solution, la ville d’Annaba offre un paysage indigne de sa réputation à ses habitants et visiteurs.

B. Salah-Eddine

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