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De la lutte contre la corruption  

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a présidé, hier à Alger, la cérémonie du lancement officiel de la “Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption” (2023-2027). Il y avait du beau monde hier au Centre International des Conférences (CIC). Quasiment tous les ministres du cabinet Benabderrahmane, des responsables des organismes, institutions, structures et entreprises publics ainsi que d’autres acteurs de la société civile et même des représentants des instances internationales. La cérémonie se voulait être un grand moment de solennité censé traduire la volonté du gouvernement algérien d’affronter ce serpent de mer qu’est la corruption et qui a gangrenée  toutes les sphères de la vie publique. C’est évidemment une bonne chose que l’État fasse preuve de volontarisme dans la lutte contre la corruption. Le bon citoyen est censé être rassuré d’apprendre que ceux qui le gouvernent soient décidés de mieux surveiller ses sous. Cela procure un certain sentiment de tranquillité et de bonne conscience. Mais il serait bien naïf de réduire la lutte contre la corruption à quelques structures et organismes fussent-ils placés sous l’autorité d’un Premier ministre. Ce phénomène de prédation qui a ses hommes, ses appuis et ses réseaux  dispose  lui aussi de “structures” informelles suffisamment puissantes et efficaces pour échapper  à tous les dispositifs de lutte  que l’État met en place. L’expérience nous enseigne en effet que la lutte contre la corruption est loin d’être une affaire de structures. Nous avions eu peut être le plus grand nombre d’organismes publics contre lesquels étaient censés se fracasser toutes les tentatives de corruption. Qui ne  se  souvient pas du fameux “observatoire national de lutte contre la corruption” institué depuis l’ère de Bouteflika et dont l’action sur le terrain était quasiment nulle !? Il y a en effet une inflation de structures du genre et de sigles qui se sont avérés de simples coquilles vides sur le terrain. C’est que la lutte contre la corruption n’est pas une affaire de sigles et de structures. En plus de la volonté politique, la lutte entre ce phénomène qui menace la sécurité nationale nécessite davantage de prérogatives aux assemblées élues qui sont obligées de rendre des comptes. Aussi, l’État à travers la justice doit abattre sa main lourde, et  sans pitié, contre les corrompus et les corrupteurs. Le peuple algérien veut être définitivement convaincu qu’aucun corrompu n’est hors d’atteinte quelle que soient sa position et sa filiation. De même que les dénonciateurs de la corruption doivent être protégés et encouragés. En un mot, c’est une affaire de tous.

Par Imane B.                                                                             

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