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Abdelhakim Serrar (Président du CA de la SSPA /ESS) : « Je ne suis pas partisan  de la politique de la terre brûlée »

Après une saison longue, pénible et harassante, Abdelhakim Serrar le Président du conseil d’administration de la SSPA / ESS devant remettre prochainement le témoin au groupe Sonelgaz, rompt le silence.Exclusivement à l’Est Républicain, le boss de l’aigle noir se lâche, règle de vieux comptes et n’élude aucun point. Il relate et en détails les difficultés rencontrées durant l’exercice 2022/2023. Pour éclairer les lanternes des uns et informer les socios du club, l’ex-international des années 1980/1990, pointe du doigt sans nommer certains anciens dirigeants. « N’étant pas un adepte » dit-il de la politique de la ‘’terre brûlée’’, Serrar n’attend pas la finalisation du transfert de la propriété vers le groupe Sonelgaz pour préparer la saison prochaine, avançant à grandes enjambées. « Le 16 juillet 2022, la trésorerie du club était vide. On n’avait pas un centime. Les comptes étaient bloqués et comme un malheur n’arrive jamais seul, la Commission Nationale de Résolution des Litiges (CNRL) nous réclamaitneuf milliards. L’équipe ne disposait d’aucun équipement. Ce jour là, l’ES Sétif était menacée de disparition. On m’a laissé un cadeau empoisonné ou plutôt un cadeau piégé, pour dire par la suite que Serrar est le principal responsable de la faillite et de la catastrophe. Sans le moindre kopek, on ne pouvait recruter, remettre en marche l’équipe et organiser le stage d’avant saison. Sur papier, l’Entente était le premier relégable avant l’entame de la saison. Boucler l’exercice 2022/2023 à la 5e place est une prouesse ». Souligne en préambule, le boss ententiste ayant gros sur le cœur : « Sans liquidités, on ne pouvait rivaliser avec les clubs nantis. En dépit d’une catastrophique situation financière, nos joueurs qui n’ont pas été rétribués pour certains d’entre eux depuis 7 ou 8 mois n’ont pas fais grève. Au lieu de se taire, les mauvaises langues ont tout fait pour envoyer le club vers le précipice. Sans moyens, on a réglé nombre de contentieux et recruté 18 joueurs à l’intersaison. Ce n’est pas du tout évident de construire une équipe compétitive 3 ou 4 semaines avant le début de l’exercice. On n’a pas laissé partir Ahmed Kendouci avec gaieté de cœur, l’intenable crise financière en est la cause. C’est facile de critiquer et d’injurier les membres actifs du  conseil d’administration. Les gens ne savent pas qu’on a déboursé de nos poches, 54 millions de centimes le dernier déplacement de Bechar, avec en sus 20 millions de centimes pour les billets d’avion et 30 autres pour le déplacement des espoirs »,précise non sans colère notre interlocuteur. Et d’enchainer : « Je ne m’accroche pas au poste mais tant que le transfert de propriété vers Sonelgaz n’est pas acté, je continuerai à servir le club qui m’a tout donné. L’appartenance à ce patrimoine collectif m’oblige à rester et à préparer la prochaine saison. Je vous le dis officiellement, j’ai déjà recruté, avec bien entendu l’accord du futur entraineur, de nouvelles recrues qui joueront les premiers rôles. Le moment n’est pas opportun pour divulguer des noms des nouveaux éléments  et l’identité du futur coach. N’étant ni un lâcheur ni un adepte de la politique de la terre brûlée, il est de mon devoir de gérer une aussi délicate phase comme l’intersaison. Pour la gouverne des gorges chaudes Serrar, un enfant du mouvement sportif national, n’est pas demandeur d’emploi. Pour l’histoire, notre équipe pouvait faire mieux mais son ardeur a été bloquée par la correspondance de la FAF. Le 20 juin dernier l’instance fédérale nous annonce que la CAF refuse d’octroyer à l’ESS une licence africaine. Sans le quitus de la CNRL nous réclamant 27 milliards de dettesdes anciens joueurs et entraineurs, on ne pouvait prétendre à une nouvelle aventure africaine. La mauvaise nouvelle a brisé notre élan et découragé le collectif. Comme vous le constatez sans le nerf de la guerre on ne peut rien faire. Je voudrais si voulez bien revenir sur le cas Houssem Badri. Le coach égyptien a démissionné car l’Entente, faisant la politique de ses moyens, n’avait pas les moyens de sa politique. Il est parti pour un problème d’argent », dira non sans dépit Serrar. Ne mâchant pas ses mots, le chairman Ententiste compte organiser jeudi une assemblée générale extraordinaire des actionnaires(AGEX), l’une des ultimes étapes du transfert de propriété, n’est pas disposé dit-il à attendre la mi-août pour poser les soubassements de la nouvelle formation version Sonelgaz : « Sur papier le club est interdit de recrutement. Même s’il est épineux, ce problème ne nous empêche pas de travailler, de recruter et de préparer les prochaines échéances. Avec ou sans nous, l’ESS aura une grande équipe la saison prochaine. Les contours de l’équipe sont tracés, nous allons garder 8 éléments et en recruter 10 au minium », précise Serrar, pas disposé cette fois à divulguer toute ses cartes. Interrogé sur la démission du désormais Ex Président de la FAF, Djahid Zfizef, l’ancien libéro de charme de l’ESS est catégorique : « Je ne tire jamais sur les balances. Si le football algérien est malade, la responsabilité est collective. Un football qui ne produit pas et ne forme pas est inévitablement voué à l’échec, pour reprendre le dicton ‘’li koli Maqamin maqalou’’. Pour l’heure, je me concentre essentiellement sur le quotidien de mon club », précise le boss Sétifien qui n’a pas manqué de lancer des messages codés à certains anciens dirigeants très actifs en coulisses…

  1. Bendahmane
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