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15ème sommet des BRICS en Afrique du Sud : Vers la refondation des relations internationales

Le 15ème sommet du BRICS, qui se tiendra du 22 au 24 août à Durban en Afrique du Sud, suscite déjà un grand intérêt médiatique et même politique au niveau international. L’événement est pris très au sérieux que ce soit par les médias les plus influents ou par les gouvernants aux Etats-Unis, au Japon et en Europe occidentale. De nombreux pays, dont la France, ont émis le vœu  d’y participer. Cela témoigne du poids croissant de ce groupe, qui est aujourd’hui en mesure de constituer un contrepoids sur tous les plans face à l’hégémonie des puissances occidentales. Parmi les trentaines de pays, qui ont exprimé leur intérêt de rejoindre le BRICS, l’Algérie figure en bonne place. Après le soutien de la Russie, cette fois c’est la Chine, qui a salué la volonté positive de rejoindre ce groupe et soutient ses efforts en vue de réaliser cet objectif. Il y’a deux jours, Abdelmadjid Tebboune avait annoncé à partir de Pékin, que « de nouveaux horizons économiques seront ouverts avec l’adhésion de l’Algérie aux BRICS ». « Nous allons devenir un membre contributeur à la banque des BRICS avec un premier apport de 1, 5 milliard de dollars », a fait savoir le président algérien. Bien avant ces annonces, les Américains et leurs alliés, conscients que l’adhésion de l’Algérie aux BRICS va changer les équilibres stratégiques en Afrique du nord, avaient commencé à actionner leurs pions dans la région. La subite reconnaissance de l’Etat sioniste de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental s’inscrit dans cette démarche. Au Maroc, l’entité israélienne va tout mettre en œuvre avec la complicité du Makhzen pour poursuivre le même rôle déstabilisateur qu’elle a accompli au Proche-Orient. Il est donc attendu à ce que le Maghreb se transforme en un terrain de luttes d’influences. Ce n’est certainement pas pour demain ou après-demain, mais la perspective d’un bras-de-force entre les pays membres du G7 et le groupe des BRICS est de loin d’être une vue de l’esprit. En perte d’influence d’un point de vue géopolitique depuis des années pour des raisons multiples, le G7 est en train de céder du terrain devant l’avancée de certains pays émergents et à leur tête les BRICS. Il est évident que l’adhésion de l’Algérie à ce groupe va changer beaucoup de données géostratégiques et économiques. Il est à rappeler que l’Afrique du Sud où va se dérouler le prochain sommet des BRICS a toujours manifesté son soutien à la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination. « C’est une lutte juste, c’est une lutte noble, c’est une lutte honorable, un peuple qui veut décider de son propre destin via l’autodétermination », avait déclaré, il y’a moins d’une année le président sud-africain. De même par rapport à la cause palestinienne. Les Sud-africains ont déjà demandé à ce qu’Israël soit classé comme un Etat d’Apartheid. Pour tous ces facteurs, le sommet de Durban et l’adhésion en perspective de l’Algérie aux BRICS revêtent aujourd’hui une importance capitale du fait de la nature de ces deux grands pays d’Afrique, qui partagent les mêmes idéaux et les mêmes principes.

Mohamed Mebarki    

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