Le wali de Mila, Mustapha Koreich, n’a pas été tendre avec les investisseurs défaillants. Lors de la tenue, ce dimanche 30 juillet, d’une réunion de travail au siège de la wilaya, Koreich a fait savoir que les investisseurs privés qui n’ont pas encore lancés les travaux d’édification de leurs usines seront, tout simplement, dépossédés des lots de terrains qui leur sont accordés. Ils sont au nombre de trois à se retrouver sous le coup de cette mesure. En effet, lors des travaux de cette journée consacrée à l’étude des problèmes qui continuent de pénaliser les investisseurs domiciliés à la zone industrielle Boukarana de la commune de Chelghoum Laid, le wali, Mustapha Koreich, a instruit le directeur des Domaines de l’Etat de sa volonté de récupérer tous les lots de terrain accordés à des investisseurs défaillants. « Aucun retard dans la concrétisation des projets ne sera plus toléré. Ou vous lancez les travaux de construction de vos unités, ou bien on reprend le sol », a-t-il notamment dit. Appelés à s’expliquer sur leur énorme retard, les trois investisseurs incriminés ont mobilisé des arguments qui ne convainquent personne du reste. L’un d’eux, dont le permis de construire remonte à l’année 2018, dira : « Je n’ai pas pu lancer les travaux à cause de la route coupée qui mène à mon lot ». Par ailleurs, Koreich a décidé, séance tenante également, de retirer le lot de terrain accordé à l’investisseur Medouar Lazhar et de l’annexer au lot de son voisin, le propriétaire de Bella Céramic. Celui-ci, dont l’usine est en phase d’équipement, s’est plaint de l’exiguïté de son lot, en évoquant les dimensions géantes des machines de sa chaine industrielle. « Je suis à l’étroit. J’ai besoin de plus d’espace pour installer les machines. » En réaction à cela, le wali a décidé de lui octroyer le lot de l’investisseur Medouar Lazhar, non encore exploité, en promettant de dédommager ce dernier. A ce propos, le directeur des Domaines de l’Etat s’est engagé à dégager un autre lot d’égale étendue au profit de l’opérateur dépossédé. En outre, le wali a été très remonté contre les investisseurs qui ont séché cette rencontre. En effet, des 60 investisseurs domiciliés à Boukarana, seuls 28 ont répondu favorablement à l’invitation de la wilaya. Qualifiant leur attitude de complaisance, Koreich leur a adressé un retentissant avertissement. « Cette rencontre, c’est pour tenter d’aplanir les difficultés qui étriquent encore la dynamique d’investissement. Or, certains trouvent le moyen de s’y dérober. Leur absence ne passera pas comme ça. Ils payeront leur complaisance » D’autre part, le wali a réitéré sa volonté de sévir contre tous les investisseurs défaillants, soit ceux qui sont titulaires de permis de construire encore valides et qui tardent à lancer les travaux de montage de leurs unités industrielles. Dans son intervention, le Directeur de l’Urbanisme, de l’Architecture et de la Construction (DUAC) a précisé que ceux-ci sont au nombre de 54. Il a reconnu, toutefois, que tous ces investisseurs ne sont pas logés à la même enseigne. « Certains d’entre eux sont retardés par des considérations liées à la nouvelle loi sur l’investissement », a-t-il expliqué. Le wali a, par ailleurs, promis d’intervenir auprès des banques (Crédit Populaire Algérien et la Caisse Nationale d’Epargne et de Prévoyance) pour faciliter aux investisseurs l’accès aux crédits.
Kamel B.
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