Une opération d’ensemencement de 200.000 larves de crevettes roses a été effectuée dans les eaux marines de la plage de Seybouse. Cinquième du genre depuis 2012, cette expérience vise à renouveler la population de matsagounes dans le littoral annabi. La campagne a été menée par l’Association des armateurs et des professionnels de la pêche et l’Association « El wafa » de la pêche artisanale. Il convient de relever que la réduction de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) de 19 à 9 % pour les projets de production halieutiques a ouvert de nouvelles perspectives pour la filière. Les investisseurs locaux ont accueilli favorablement cette décision des pouvoirs publics dans le cadre de la relance du secteur de l’aquaculture. Ils ont également mis en exergue les multiples retombées positives de cette mesure qui, combinée à d’autres actions au plan local, ne manquera pas de se traduire sur le terrain en termes de production pour satisfaire la demande nationale et, plus tard, l’exportation. Cette décision prise en 2021 est de nature à inciter les investisseurs à orienter leurs gains vers de nouveaux projets d’accompagnement de l’activité d’élevage et d’engraissement de poissons. Il est aussi question de l’extension de leurs fermes aquacoles sans avoir à attendre les crédits bancaires requérant des procédures spéciales et de longues durées, comparativement à l’autofinancement. Il y a lieu de noter que la réduction de la TVA sur les produits halieutiques a toujours constitué une revendication principale des investisseurs en aquaculture, depuis l’entrée de leurs projets en phase de commercialisation. Cette décision a eu un impact positif sur l’investissement dans la filière, au même titre que sur l’augmentation de la production, et sur la baisse des couts du poisson sur le marché local, « à condition qu’elle soit suivie de décisions en matière d’investissement local », estiment des acteurs du secteur. Cette décision avait pour objectif de booster le métier de la pêche en adéquation avec le Plan du gouvernement pour accroître la production halieutique en s’orientant vers la pêche en haute mer et la pisciculture, des activités très importantes et étroitement liées à la sécurité alimentaire du pays. La filière fait néanmoins face à plusieurs défis de nature à impacter sa production et son taux d’intégration national, dont notamment l’importation des larves de poisson et de leur aliments, et le financement et aménagement des bases de vie. Outre la demande croissante dont elles font l’objet dans le bassin méditerranéen, les larves de poissons ensemencées dans les cages flottantes sont importées en devises, et font monter la facture d’importation. A cela s’ajoute le retard enregistré dans la réception des commandes, constituant un véritable défi pour les promoteurs de fermes piscicoles, qui veulent concrétiser des projets complémentaires à la pisciculture et à l’engraissement du poisson.
Z. A
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