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Situation au Niger : L’Algérie met en garde

Partageant plus de 950 kilomètres de frontières avec le Niger, l’Algérie a toutes les raisons de s’inquiéter pour sa sécurité au cas où la situation dans ce pays du Sahel échapperait au contrôle des autorités issues du récent coup d’Etat, qui ont chassé le président Mohamed Bazoum du pouvoir. Pour le moment, le calme règne, mais tout pourrait basculer vers le chaos durant les prochains jours. Ce qui va donner le prétexte à certaines puissances occidentales d’intervenir militairement dans un pays où elles détiennent l’exclusivité de l’exploitation des ressources naturelles, dont l’uranium. Cet uranium qui fait marcher les 58 réacteurs nucléaires en France, générant plus de 75% de la production électrique française, alors que la couverture électrique au Niger ne dépasse guère les 18% ! Au moment où les pressions montent contre le nouveau pouvoir de Niamey, l’Algérie et tout en réitérant son «profond attachement» au retour à l’ordre constitutionnel au Niger et son «soutien» à Mohamed Bazoum comme «président légitime», a tenu à mettre contre les intentions d’intervention militaire étrangère. «Le retour à l’ordre constitutionnel doit impérativement s’accomplir par des moyens pacifiques qui éviteront au Niger frère et à l’ensemble de la région un surcroît d’insécurité et d’instabilité et à nos peuples un surcroît d’adversité et d’épreuves», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public hier. «En conséquence, l’Algérie met en garde et appelle à la prudence et à la retenue face aux intentions d’interventions militaires étrangères qui sont, malheureusement, considérées comme des options envisageables et utilisables alors qu’elles ne sont que des facteurs de complication et d’aggravation de la crise actuelle»,  affirme la même source. Au moment où l’évacuation des ressortissants français était sur le point d’être lancée, les autorités nigériennes ont accusé la France d’avoir monté une opération pour libérer le président « reclus ». Accusation démenti par le Quai d’Orsay. A Niamey, les manifestations anti-françaises se multiplient. Ce qui a fait réagir un ancien diplomate français. Celui-ci a dénoncé dans une tribune publiée par Le Point la politique africaine de son pays. « Niger, Mali, Burkina Faso, notre politique africaine s’effondre sur nous », a estimé Gérard Araud, qui travaille aujourd’hui comme conseiller de l’entreprise israélienne ; celle qui a mis au point le logiciel espion Pegasus. La France qui ne veut absolument pas perdre son dispositif militaire au Niger a dénoncé par la voix de sa cheffe de la diplomatie un complot russo-africain, après la montée au créneau du Mali, du Burkina Faso et le Guinée, qui ont affirmé qu’une intervention militaire au Niger sera considérée comme une déclaration de guerre » contre eux. Des risques existent pour que le Niger soit livré aux différents réseaux criminels, du trafic de drogue au trafic d’armes en passant par le contrôle de l’immigration clandestine. Une intervention militaire étrangère ne fera que compliquer la situation comme cela a été le cas au Mali.

Mohamed M/agences

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