Le Salon international des dattes aura lieu du 1er au 4 novembre à Alger, il sera organisé par la chambre nationale de l’agriculture au palais des expositions dans la périphérie est de la capitale. L’information a été annoncée par le ministère de l’Agriculture. L’événement coïncidera donc avec la période tardive des récoltes, où seront mobilisés des milliers d’agriculteurs et de travailleurs saisonniers dans la région des Zibans ; de Tolga à Biskra en passant par Laghrous, Lichana et Bouchegroune, mais également tout au long de Oued Righ, d’El Meghaier jusqu’au Souf. Des contrées situées à plus de 400 kilomètres de la capitale et qui sont connues pour être le terreau où est cultivée la fameuse Deglet nour depuis plusieurs siècles, notamment à Tolga, cette localité réputée en matière de production de dattes d’où est originaire la Deglet nour. Cette variété de dattes, qui a obtenu le label bio, est exportée depuis des décennies vers l’Europe, le Canada et les Etats-Unis d’Amérique. Un salon international dédié aux dattes aurait pu bien se tenir à Biskra, dans un environnement naturel où les participants, investisseurs, chercheurs et hommes d’affaires auront l’occasion de voir de près toutes les étapes de la récolte, des préparatifs jusqu’au conditionnement. Un tel événement et au vu de son importance économique évidente sera une opportunité pour que cette ville sorte de sa léthargie. Pourquoi avoir-t-on choisi Alger et un palais d’expositions, qui abrite déjà plusieurs salons nationaux et internationaux ; du salon international du livre au salon international de la cybersécurité informatique, en passant par la foire de la production nationale ? Mais qui a eu cette idée de centraliser au niveau de la capitale une telle manifestation internationale, alors que la logique impose qu’elle soit abritée dans la région où Deglet nour est née ? Pour faire connaitre et promouvoir les produits de la phoeniciculture, rien ne remplace le milieu naturel où elle est pratiquée depuis des lustres ! Ce n’est certainement pas le ministère de l’Agriculture ou la chambre nationale de l’agriculture, qui pourront contester cela. Si l’objectif recherché à travers l’organisation de cette manifestation est de «constituer un appui important à cette filière, mais aussi permettre de se positionner sur les marchés internationaux, outre le renforcement du partenariat et de la coopération en vue d’augmenter le volume des exportations dans ce domaine», l’idéal aurait été de l’établir dans son milieu naturel. Tout le monde sait que l’Algérie « occupe une place très importante parmi les pays producteurs et exportateurs de dattes dans le monde, et qu’elle dispose de plus de 800 variétés de dattes », tout en décrochant « la première place en termes de qualité, notamment grâce à Deglet Nour de qualité supérieure et mondiale », mais rares sont les opérateurs étrangers, qui ont une idée exacte et complète sur les conditions dans lesquelles Deglet nour, ainsi que les autres variétés sont cultivées. Biskra ou même Tolga et Touggourt auraient constitué le choix judicieux pour abriter ce salon international, loin du tumulte de la capitale !
Mohamed Mebarki
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