Les quartiers Auzas, Lauriers roses, M’Haffeur, Jebette Lihoud, Bormette El Gaz, la Colonne et Pont blanc, datant de l’époque coloniale, sont connus pour les conditions de vie très précaires dans lesquelles leurs habitants vivotent. « Je vis ici, dans cette cité où je suis né. Aujourd’hui, je suis marié et père de six enfants. Mon épouse, mes enfants et moi, nous continuons à utiliser les toilettes communes, tout comme mes voisins. Lorsque nous avons envie de prendre une douche pendant les périodes froides, nous faisons chauffer de l’eau et fermons la pièce où nous dormons avant de le faire. Sinon, nous allons au hammam ou au bain-douche. Vous vous rendez compte qu’en 2023, nous continuons à endurer des conditions de vie difficiles. Quel sera le sort de mes enfants dans quelques années ? C’est la question à laquelle je ne trouve pas de réponse », a expliqué un habitant de la cité Auzas. Ces quartiers populaires et populeux, où les conditions de vie les plus élémentaires sont presque inexistantes, doivent être démolis pour être remplacés par des constructions modernes destinées à un usage résidentiel et administratif, estiment certains citoyens. « Cette situation doit constituer la priorité des priorités pour les autorités locales. Nous sommes confrontés à de multiples problèmes tels que les inondations, l’infiltration des eaux pluviales, l’exiguïté et la promiscuité, qui nous rendent nerveux et vulnérables. Il faut qu’elles nous attribuent des logements décents où nous pourrons mener une vie, voire la vraie vie telle que nous la désirons », dira un autre résident du quartier la Colonne. Effectivement, les conditions de vie dans ces quartiers, qui souffrent également d’un manque d’infrastructures de base, laissent à désirer. Les riverains, végétant dans des logements dépourvus de commodités pour la majorité d’entre eux, ne savent pas où donner de la tête, et la plupart de leurs enfants a payé un lourd tribut : l’échec scolaire. Pour rappel, une délégation d’hommes d’affaires d’un pays du Golfe s’est rendue dans le quartier Bormet El Gaz au début des années 2000. Elle s’était intéressée aux conditions de vie des habitants de ce vaste quartier populaire et avait exprimé l’intention d’acheter cette cité. Elle comptait évacuer les résidents de cette dernière et les reloger dans des habitations dignes de ce nom, afin de transformer ce quartier en une cité résidentielle moderne comprenant des logements, des bureaux, un supermarché, des locaux commerciaux, des cinémas et des théâtres entre autres. Cependant, depuis lors, cette délégation n’a plus donné signe de vie. Il est possible qu’un problème bureaucratique l’ait dissuadée de poursuivre ses démarches dans notre pays. Il faut dire que les autorités locales doivent dès à présent envisager de faire de ces cités et quartiers qui contribuent à la renommée de la ville des jujubes des zones à vocation résidentielle et administrative, où la modernité rime avec l’authenticité.
Nejmedine Zéroug
Partager :