Le dicton « les apparences sont souvent trompeuses » sied parfaitement à la capitale des hauts plateaux, confrontée à l’épineux problème de l’insalubrité. L’antique Sitifis n’est plus le modèle de la cité propre. Par la faute des incivilités des uns et de la démission des autres, l’agglomération fait pitié. Perdant le sens du civisme, le citoyen est le premier responsable de la dégradation de son cadre de vie. Le bien-être est le dernier souci des habitants, faisant comme si de rien n’était. Malgré les moyens dont dispose la commune, appuyée par une armée d’agents appartenant à l’Etablissement Public de Wilaya de Gestion des Centres d’Enfouissement Technique (EPWG-CET) Ecoset, la ville millénaire prend l’eau. En un mot, elle est devenue un dépotoir à ciel ouvert. La descente aux enfers touche tous les quartiers de l’agglomération où les agents de nettoiement ont pris la clé des champs ces derniers temps. Prenant les allures d’un cataclysme, la situation, ou plutôt le phénomène, n’offusque personne. Les multiples campagnes de nettoiement lancées par les autorités locales n’ont malheureusement pas atteint le but escompté. D’autant que l’environnement immédiat des cités est orné de bouteilles en plastique, de tonnes de mégots, de canettes, de sachets noirs et divers autres détritus. Mieux encore, ce « décor apocalyptique » entoure les terrains de football, propriété d’un établissement communal pour lequel la propreté n’est pas « inscrite » dans son cahier des charges. Ne dit-on pas « un esprit sain dans un corps sain » ? Approchés par L’Est Républicain, des citoyens reconnaissant leur implication dans un tel marasme font, le moins que l’on puisse dire, leur mea-culpa. « Il est facile de pointer du doigt les services de la municipalité. Il est vrai que les services concernés ne sont pas exempts de tout reproche mais le citoyen reste, qu’on le veuille ou non, le premier et unique pollueur de son milieu. Sans un sursaut civique collectif, la situation ne va pas s’arranger car la propreté de notre cadre de vie est une action citoyenne quotidienne. En un mot, c’est l’affaire de tous. Nettoyer devant sa porte et porter préjudice à l’environnement de la collectivité est un non-sens », soulignent nos interlocuteurs. Et d’enfoncer le clou : « L’intérieur de nos demeures est nickel. Ce n’est malheureusement pas le cas des parties communes (cages d’escaliers) et alentours des bâtiments, transformés en un grand cimetière des bouteilles balancées par les ménagères. La démission des agents de nettoiement, qu’on voit désormais rarement, en rajoute une couche. Une telle situation, prenant des proportions de plus en plus alarmantes de jour en jour, n’offusque apparemment personne. Mieux encore, la décrépitude affecte directement les espaces verts, devenus non seulement des champs d’herbes sauvages mais également des décharges en plein milieu urbain. On s’explique mal la déroute de la ville qui tombe de si haut. En perdurant, la situation risque de porter préjudice à la santé des enfants et des personnes âgées, privés d’aires de jeux et de coins de repos », précisent des citoyens dépités. En attendant une nouvelle vision et une nouvelle approche pour remédier à ce phénomène, Sétif, n’étant plus belle et propre comme elle était au bon vieux temps, tangue.
A. Bendahmane
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