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Reprise des hostilités au nord du Mali  : L’accord d’Alger menacé

Rien ne va plus au nord du Mali. Huit ans après les accords d’Alger, signés en 2015, par les différentes parties maliennes, ce qui a ouvert la voie à une solution politique à la crise dans ce pays, les hostilités reprennent, faisant craindre le pire dans les jours à venir. Un nouveau conflit armé à nos frontières n’est pas à écarter, d’autant que le divorce semble être définitivement consommé entre les groupes du nord et les autorités maliennes. En effet, après une multitude de mises en garde adressées à la communauté internationale, le Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD), composée de différents mouvements de l’Azawad, passe à l’action. Il s’est déclaré, depuis lundi 11 septembre au soir, « en guerre avec la junte militaire qui a pris le pouvoir par la force à Bamako en 2020 ». Dans la journée d’hier mardi, les groupes armés du nord ont revendiqué une offensive contre l’armée malienne à Bourem, ville clé, affirmant avoir pris son contrôle. Mais la situation est confuse et au moment où nous mettons sous presse, aucun commentaire n’a été fait par les autorités maliennes sur cette opération. De rares éléments remontant de cette zone reculée reflètent, selon les agences de presse, une situation confuse sur le terrain. Des témoignages recueillis par ces sources font état d’une intervention de l’aviation malienne et d’une reprise de territoire par l’armée. Pour sa part, le CSP indique avoir mené une opération sur la ville garnison de Bourem qui s’est « soldée par le contrôle du camp et des différents postes avancés des forces armées maliennes et de leur allié du groupe paramilitaire russe Wagner ». « Il y a eu d’intenses combats », affirme le porte-parole du CSP, Mohamed El MaouloudRamadane, cité par l’AFP. « Les groupes armés non-identifiés avaient encerclé le camp, et tournaient en ville, mais les avions ont réagi contre eux. On n’entend plus de tirs, les FAMA (Forces Armées Maliennes) sont dans la ville partout en nombre », affirme un habitant, Mahamoud OuldMety, cité par la même agence. Cette situation était inévitable, d’autant plus que la tension ne faisait que s’exacerber, favorisée par le départ de la mission de maintien de la paix des Nations Unies. Le CSP s’est dit agir en état de « légitime défense face aux provocations des terroristes de l’armée malienne accompagnés de la milice Wagner ». Il accuse, dans un communiqué rendu public sur les réseaux sociaux, la junte militaire au pouvoir et ses alliés d’avoir commis des exactions contre les civils au nord du Mali. En effet, les rivalités se sont intensifiées ces dernières semaines, entre la multitude d’acteurs armés, se disputant le contrôle des vastes étendues désertiques et semi-désertiques du nord, ainsi que les régions de Tombouctou et Gao. Par ailleurs, depuis samedi passé, le CSP-PSD appelle les populations civiles à « s’éloigner au maximum des installations, mouvements et activités militaires et les rassure que ses forces feront de la sécurisation des personnes et de leurs biens leur priorité contre toutes sortes de menaces ». pour sa part, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé avoir abattu un avion militaire malien, qui prenait pour cible ses positions dans la région de Gao. L’armée malienne a quant à elle évoqué un « incident » qui a causé la perte de cet appareil de combat.

Samir Rabah

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