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Biskra : Du béton sur les palmeraies de Sidi Okba : Les habitants poussent un coup de gueule

Des habitants de la commune de Sidi Okba, située à 18 kilomètres à l’est de Biskra, se morfondent de voir une partie des palmeraies de ce village ancestral laissée à l’abandon et en proie à toutes les formes de saccage et de prédation « du fait de l’avancée du béton et d’une urbanisation échevelée », expliquent-ils. Selon eux, la situation des anciens vergers et des jardins anciennement luxuriants est des plus déplorables. Cela appelle à des mesures de protection contre « la mafia du foncier » agissant en sous-main pour déclasser les terres arables en terrains constructibles, au détriment de l’environnement et des règles de préservation des espaces verts, accusent-ils.  « L’une des plus anciennes palmeraies de Sidi Okba, dite Ghabadhahraouya (Fardjouna), léguée par nos aïeux, s’étend sur environ dix hectares à l’entrée est de la ville. Elle produisait principalement des dattes mais aussi divers fruits et légumes de saison et elle faisait office de ceinture verte couvrant la zone urbaine. Elle offre actuellement une physionomie désolante car elle subit une action de défrichement insidieux. Cette sale besogne d’extermination de ce qui reste de l’ancienne palmeraie a débuté depuis un certain temps pour s’installer définitivement et se perpétuer au vu et au su de tous. Les raisons de cette situation catastrophique sont multiples, dont l’envasement du barrage de Foum El Gherza qui assurait l’irrigation de la région », a déploré Miloud Hamzaoui. Celui-ci précise que ces terrains agricoles appartenaient par voie de succession à plusieurs cohéritiers qui se sont délestés et ont vendu leur quote-part au premier venu et aux opportunistes, à l’affut des bonnes affaires. Notre interlocuteur ajoute que des « barons du foncier » s’accaparent des lots de terrains agricoles pour les transformer en terrains arides et incultes éligibles à la construction, « surtout que ces terres agricoles sont limitrophes de la route nationale 83 et de la zone urbaine », souligne-t-il. Pour lui et ses compagnons, l’état actuel de ces terres agricoles affectées par la sécheresse ne doit pas être un subterfuge au profit des affairistes du foncier. Les services concernés de l’agriculture et de l’environnement doivent protéger ces exploitations contre le déracinement sauvage des palmiers et des multiples agressions liées aux constructions illicites en béton. Ce coup de gueule contre la destruction préméditée du patrimoine phoenicicole de Sidi Okba « est un signal d’alarme lancé aux autorités locales afin que cesse le vandalisme caractérisé dont pâtissent les palmeraies de ce village historique »,  a-t-il conclu.    

H. Moussaoui

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