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Sa mission est de terminer le mandat de Zefizef et Amara : Sadi, lièvre pour son compte ?

Walid Sadi est le 17ème président de la Fédération Algérienne de Football (FAF). Comme il fallait s’y attendre, il vient d’être intronisé et mis sur orbite dans un scénario complexe, à la tête d’une instance qui se trouve aujourd’hui au milieu d’une lutte sans merci, menée par des clans aux desseins divers. Candidat unique après l’élimination de ses concurrents Abdelkrim Medouar et Meziane Ighil, celui qui a occupé le poste de manager général de l’équipe nationale du temps de Mohamed Raouraoua, est passé sans le moindre accroc, avec 76 voix sur les 82 votants. Il sera installé officiellement dans les prochains jours, afin d’accomplir une mission d’une durée d’un an et demi : arriver à terme du mandat entamé par Amara Charaf Eddine et Djahid Zefizef. Trois présidents en autant d’années, c’est tout de même symptomatique d’une instabilité chronique, qui a constitué le cadre idéal à tous les dépassements. Que ce soit du côté de Dély Brahim, de Sidi Moussa, ou des restaurants classés de Sidi Yahia, les appétits étaient féroces et ils le sont encore. Dirigeants de clubs, managers version algérienne, fournisseurs en tous genres et intermédiaires, bataillant chacun pour son bifteck. Il est impossible que Walid Sadi ne le sache pas. Comment dans ses conditions de désordre général, compte-t-il procéder pour mener à bonne échéance un de ses principaux objectifs : préparer au mieux l’Équipe Nationale (EN) ? A L’issue du vote, il a évoqué longuement cette dernière. « Pour que nous soyons clairs sur ce sujet, et j’espère que l’on arrêtera de spéculer sur ça. Il faut laisser Belmadi travailler tranquillement. Le sélectionneur a tout notre soutien. Il aura tout mon appui. Je vous assure que je mettrai à sa disposition le double des moyens actuels pour qu’il mène à bien sa mission ». Pour un mandat de 18 mois, il semble être en mesure de concrétiser son engagement. Son expérience d’ancien manager de l’EN est un atout pour lui. Mais est-il sûr de pouvoir assainir la fédération à travers une révision de son organigramme, sans rencontrer d’opposition ? L’opinion publique sait qu’autour de la FAF, il y a « à boire et à manger ». Sera-t-il capable de mettre un terme à une saignée des ressources, qui n’a jamais été cautérisée ? Il a bien parlé, avant le vote, des comptes de la FAF à assainir. La prochaine CAN et les éliminatoires de la coupe du monde 2026 détermineront son succès ou son échec. Et il en est conscient, au point de reléguer le reste des problèmes. « Ce n’est pas à la fédération de former des joueurs. Elle doit s’occuper uniquement de l’élite, de ceux qui composent l’équipe nationale », a-t-il déclaré à la presse, donnant la nette impression qu’il ne partage pas la politique suivie par la FAF en matière de formation. Les Algériens sont donc avertis. Walid Sadi va s’occuper exclusivement d’une équipe nationale, composée majoritairement de joueurs binationaux, et rien d’autre. Il a au moins le mérite d’être clair à ce sujet. Quant à la situation globale des clubs de première division, le professionnalisme à l’algérienne, qui constitue toujours un énorme « malentendu » et les affaires « louches » du championnat, il faudra attendre 2025 ! Walid Sadi va ainsi assurer une « transition » en « jouant » au lièvre. Cela sera-t-il cependant pour son propre compte ou pour celui de quelqu’un d’autre ?

Mohamed Mebarki

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