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Objectifs fixés aux Fennecs : Des malentendus à éviter

« Si l’équipe nationale participe à une compétition internationale, c’est pour la gagner fut-elle la coupe du monde ». Cet avis est extrait d’un commentaire posté sur Facebook par un internaute, qui n’a pas vraiment été emballé par les premières déclarations de Walid Sadi, le nouveau président de la Fédération Algérienne de Football (FAF). Visiblement déçu par ce qu’il a estimé être un manque d’ambition flagrant, bien loin de ce qu’espérait le public des Fennecs, cet internaute vient de poser, consciemment ou inconsciemment, deux problèmes en même temps. Soit il a été induit en erreur par une interprétation approximative des déclarations du nouveau patron de la FAF, et a réagi selon sa perception, faisant ainsi apparaitre le premier problème, en rapport avec la transcription et le travail médiatique. Les médias ont-ils rapporté attentivement ce que Walid Sadi a dit, ou se sont-ils laissé endormir par la facilité ? prenant le risque de donner, peut-être sans le vouloir, un autre sens aux déclarations ? Et si celui-ci avait déclaré qu’« au vu de la qualité de notre effectif, nous fixons un objectif d’une demi-finale au minimum » ? Dans ce cas, cela change complètement la donne. On aurait dit que le président voulait stimuler le sélectionneur, en lui expliquant ce que l’on attend de lui. Ce qui est en résumé, un problème de communication où le bilinguisme « à l’algérienne » n’en finit pas de créer des malentendus. Soit, il a bien saisi la portée du président de la FAF et là, c’est le deuxième problème qui émerge, tel un Iceberg. Car en fixant à Djamel Belmadi un niveau minimal à atteindre lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), Walid Sadi a non seulement commis une maladresse, qu’il aurait pu éviter facilement. Il a cependant donné l’occasion à chacun d’interpréter ses dires comme un manque d’ambition. Djamel Belmadi, qui a mené les Fennecs au sacre en 2019, alors que personne ne donnait cher de leur peau, est un compétitif né. Il n’a jamais été adepte de « l’essentiel est de participer ». Sur le plan personnel et sur le plan collectif, il n’est pas là dans le but de jouer aux outsiders, que ce soit à la CAN ou à la Coupe du monde. C’est tout ce qu’il y’a de plus logique ! C’est valable pour l’ensemble des joueurs sélectionnés, comme les désormais anciens, à l’instar de Benacer, Bensebaïni, Mahrez ou les nouveaux, à l’instar de Chaïbi, Bouanani ou Aouar. Sur le papier, l’Algérie possède un des plus riches et des plus jeunes effectifs en Afrique. Dans des conditions optimales, les Fennecs sont déjà en bonne posture pour progresser dans le classement FIFA. Les joueurs sont pour la plupart jeunes et hyper motivés. C’est tout à fait légitime qu’ils pensent également à leur carrière en club. Le président de la FAF n’aurait-il pas dû s’abstenir d’aborder en public la question des objectifs ? Sa manière de parler des objectifs fixés au sélectionneur national n’est-elle pas à tendance populiste ? L’opinion publique est très bien informée au sujet des Fennecs, leur marge de progression et ce qu’ils sont capables de gagner. Même intronisé dans des conditions exceptionnelles pour un mandat de 18 mois, Walid Sadi sera attendu sur un seul dossier : l’assainissement de la FAF et de sa périphérie. Il sait que le moindre faux pas de sa part pourrait lui coûter très cher.

Mohamed Mebarki

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