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Stress hydrique et changement climatique : Plus de 120 universitaires en brainstorming à Souk-Ahras

L’amphithéâtre Youcef Berriche de l’université Mohamed Chérif Messaadia de Souk-Ahras a accueilli durant deux jours, les mercredi 20 et jeudi 21 septembre, un séminaire national sur les thèmes suivants : environnement et développement durable, changement climatique, traitement et concepts technologiques et agriculture. Ces assises scientifiques ont été organisées par le laboratoire des applications, gestion, maintenance et réhabilitation des infrastructures urbaines relevant de la faculté des sciences et de la technologie. Elles ont réuni des universitaires issus de pas moins de 38 wilayas, sans compter les invités issus de l’université tunisienne de Sfax avec laquelle des échanges ont lieu depuis l’année 2007. La professeure WacilaChouadria, présidente du comité d’organisation, qui a donné le coup d’envoi des travaux, a présenté un aperçu assez détaillé sur l’impact du changement climatique. Elle a appelé à l’engagement des jeunes chercheurs quant à une prise en charge plus déterminée de cette question d’ordre universel, afin de prévenir le pire qui pourrait en découler. « En termes de lutte contre ce dangereux phénomène qui engendre un déficit important en matière de ressources en eau, l’Algérie a pris ses devants en adoptant une stratégie basée notamment sur le processus du dessalement des eaux maritime », a-t-elle rappelé. Elle sera suivie au pupitre par le professeur Yacine Djebbar qui s’est longuement étendu sur la situation hydrique générale, et particulièrement sur celle de la wilaya de Souk-Ahras, en insistant sur les solutions prospectives possibles. Parmi celles-ci, l’intervenant a prôné notamment l’augmentation de la taxe de l’eau à la consommation comme moyen dissuasif contre le gaspillage du précieux liquide. « Le changement de la mentalité du beylicat s’impose comme un impératif inéluctable pour atteindre cet objectif », a-t-il martelé. Il n’a pas manqué, par ailleurs, de déplorer le très faible financement accordé par l’Etat au module de la maintenance des réseaux, qu’il considère comme un autre inconvénient dans le processus global de la gestion de l’eau, particulièrement à travers les fuites dues à la défectuositéet/ou la vétusté des canalisations.

Les chercheurs se mobilisent…

Le professeur tunisien Habib Abada a abordé, pour sa part, le problème « des crues éclair », thème principal de sa communication axée sur les « études des inondations ». « Les inondations étant un phénomène naturel imprévisible et incontrôlable, leur risque est lié étroitement à la vulnérabilité des enjeux qui se traduisent, par exemple, par l’existence dans les abords des cours d’eau d’habitations, d’infrastructures et des villages de tentes entre autres », a-t-il expliqué. Il a précisé que ce type de phénomènesplutôt rare échappeà toute étude rationnelle au vu de l’insuffisance chronique de données techniques. Le professeur de droit et non moins avocat, Nabil Bouadjila, s’est intéressé, de son côté, à l’aspect juridique du secteur environnemental, indiquant que le législateur a prévu en la matière deux types de mesures, l’une préventive et l’autre punitive dans le cas des incendies criminels notamment. « Les déchets organiques des hôpitaux par exemple, qui sont déposés à même la nature, constituent indéniablement une atteinte grave à l’environnement en ce sens qu’ils peuvent se substituer en agents pathologiques. Dans ce cas spécifique, c’est l’administration de l’établissement qui doit subir le préjudice législatif », a-t-il commenté. Il a suggéré que les pouvoirs publics multiplient les campagnes de sensibilisation en direction de la société civile pour inculquer aux citoyens l’idée que la protection de l’environnement s’inscrit dans leur propre mission civique. Dans son intervention, le docteur Sabri Daïra a appelé, lui, les responsables des différentes structures de la gestion de l’eau invitées à cette occasion, à se rapprocher davantage de l’université pour appréhender ensemble les problèmes posés dans ce secteur. Le professeur AbdelmoumenGuedri, le directeur du laboratoire organisateur, a bien voulu, en ce qui le concerne, nous éclairer davantage sur l’objectif poursuivi par ce séminaire : « En fait, compte tenu des phénomènes régionaux voire mondiaux, tels que les inondations, la sécheresse et les incendies de forêt, qui semblent découler du réchauffement climatique, aujourd’hui perçu comme une réalité tangible que la communauté internationale doit affronter, notre université, en collaboration avec des laboratoires d’autres universités, tant locales que régionales, se consacre à chercher des solutions à notre portée pour atténuer au maximum l’impact de ces désagréments naturels aux multiples risques sur la vie humaine, animale et végétale.

Hamid Fraga

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