Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a indiqué, hier , que « les Palestiniens ont tout à fait le droit de se défendre et de protéger leurs enfants contre l’agression des forces d’occupation sionistes » .Dans des instructions données aux responsables du mouvement Fatah, Mamoud Abbas a, en outre, « insisté sur l’impératif de renforcer le front interne et la cohésion nationale face aux défis résultant de l’agression sioniste contre le peuple palestinien dans ses localités (Ghaza et Cisjordanie), selon l’agence de presse Wafa .Il a, par ailleurs, chargé à cette occasion, le membre du Comité central du mouvement Farah et commissaire à la mobilisation et l’organisation dans les gouvernorats du sud, Ahmed Hellas, de suivre la situation dans la bande de Ghaza. Selon le dernier bilan communiqué, dimanche après-midi, par les autorités palestiniennes, 371 Palestiniens sont tombés en martyrs et plus de 2000 autres ont été blessés, dans l’agression sioniste toujours en cours. C’est la première fois de leur histoire, entravée depuis 75 ans par une occupation systématique, portant en elle les germes d’un négationnisme sans pareil, que les Palestiniens arrivent à toucher sérieusement la matrice du terrorisme international. Peu importe la couleur de l’emblème qu’ils portent et la géographie des territoires d’où ils sont partis. Leur assaut héroïque contre l’« empire du mal » a fait mal, très mal. Ce qui a poussé l’élite du sionisme mondial à annoncer l’état de guerre, en lançant une opération de représailles, qui renferme en elle tout l’instinct criminel d’une caste dont la politique est basée sur le suprémacisme radical. A Tel Aviv, l’heure est aux prévisions apocalyptiques. Tous les scénarios sont mis sur la table, à la suite de cette attaque palestinienne, spectaculaire et ciblée, menée par des combattants que certains chefs d’État européens continuent de désigner comme des terroristes. Les pertes enregistrées côté israélien dépassent tout ce qu’un sioniste aurait imaginé. C’est la logique de la guerre. Et cette fois, elle a été dictée par les Palestiniens, qui viennent de réussir à faire bouger les lignes de démarcation sur tout le Proche-Orient, englobant les territoires palestiniens occupés, le Liban, l’Iran, l’Irak, la Syrie et le sud de la Turquie. Mathématiquement parlant, le nombre de morts des deux côtés pourrait être considéré comme un impondérable collatéral, en dépit des tragédies humaines. Mais cela est perçu comme un détail par les stratèges du pire, qui cherchent à embraser toute la région. Le « déluge d’Al Aqsa », imposé par plusieurs facteurs, dont certains sont propres à la résistance palestinienne et d’autres liés à des processus exogènes, en rapport avec les plans américains et la normalisation arabe avec Israël, a réussi à reconfigurer tout le système mis en place par les géniteurs du terrorisme international. Il ne s’agit pas d’une agression, comme ont tendance à le présenter de nombreux médias occidentaux mais d’une riposte palestinienne, contre tous ceux qui persistent à nier les droits fondamentaux du peuple palestinien et ceux qui veulent enterrer sa cause sous les sables mouvants d’une normalisation qui n’a rien de normal. Le message est bien arrivé à Ryad, Rabat et le reste des capitales arabes, abritant des tractations sous le parrainage des USA. L’évolution de la situation dépendra en partie de leur interprétation de son contenu. Le contexte va-t-il les forcer à reconnaître publiquement la mort du processus de la normalisation ? Quoi qu’il en soit, la donne palestinienne vient de mettre à nu la duplicité de la plupart des régimes arabes, des puissances occidentales et de leurs armadas médiatiques, dominés par un unanimisme déshonorant, au regard du parti-pris total en faveur des maîtres de Tel Aviv. L’assaut palestinien, que la majorité des médias occidentaux ont dénoncé avec excès de zèle, révèle au grand jour l’immensité de leur servitude inqualifiable. Il leur a enlevé cette étiquette, factice, de symboles de la liberté d’expression. Le traitement qu’ils ont réservé à la situation reflète un subjectivisme primaire, doublé d’une vision sectaire de l’humanisme. Ils n’ont pas seulement échoué à rapporter l’actualité telle qu’elle est, ce qui est somme toute tout à fait normal, puisque leur mission consiste à défigurer la réalité, toujours à l’avantage d’Israël. Mais leur façon d’informer et de communiquer a atteint les abysses de l’ignominie. Si pour eux, ainsi que pour leurs sponsors, la notion de résistance ne devrait jamais être collée à la lutte, menée sur divers fronts, par les Palestiniens, ce n’est pas le cas des hommes et des femmes libres, de tous les continents, qui ont cessé d’être aveuglés par la manipulation. La réalité dure d’un peuple que l’on veut soumettre par tous les moyens est aujourd’hui flagrante. On en parle à Dublin, à Glasgow, à La Havane et en Australie, dans les milieux populaires et parmi les élites libres et éclairées. Occupation, répression physique et psychologique, ségrégation raciale, injustice débridée et violation des droits humains les plus élémentaires, en résumé tout ce que les Palestiniens endurent actuellement est connu, sauf par ceux qui refusent de voir la réalité en face. Le statut qu’ils ont été forcés à porter les autorise pleinement à revendiquer une posture de légitime défense. Le fait d’éviter que des intellectuels puissent s’exprimer, en raison de leur solidarité affichée envers le peuple palestinien, explique tout à fait le conditionnement intégral dans lequel évoluent la plupart des médias dans les pays occidentaux, où la liberté d’expression telle qu’elle est pratiquée, ne continue pas moins de révéler l’hégémonie de l’argent sur les principes et celle des intérêts sur l’approche professionnelle. A ce stade, les plateaux de télévision, notamment en France, se sont transformés en scènes d’auto flagellation, réservées à des journalistes et des observateurs ayant vendu leur âme au diable.
Mohamed Mebarki
Partager :