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Agriculture et changements climatiques à Mila  : Le malheur des uns fait le bonheur des autres

Les changements climatiques impactent de plus en plus les cultures fourragères traditionnelles, comme celle de l’avoine. Ainsi, de nouvelles espèces, plus adaptées à la nouvelle donne climatique, sont en train de se développer. L’une de ces cultures est celle de la luzerne. Résistante au stress hydrique, cette plante fourragère est de plus en plus cultivée dans le sud de la wilaya de Mila. Selon Messaoud Timounet, président du centre algérien des hommes d’affaires et des opérateurs économiques, dont le siège national se trouve dans la ville de Chelghoum Laid, « la luzerne constitue une excellente alternative aux cultures fourragères sensibles à la sécheresse ». Messaoud Timounet, qui s’exprimait, tout récemment, à L’Est Républicain, révèle que cette herbe est de plus en plus cultivée, tant dans la wilaya de Mila qu’ailleurs. « Sur le territoire de la wilaya de Mila, il y a environ mille hectares de terres plantés de luzerne, cette année. Cette culture est pratiquée dans les communes d’OuedAthmania, Chelghoum Laid et OuedSeguen », a-t-il indiqué. Notre source souligne que cette plante est un aliment de bétail vert, destiné essentiellement aux espèces bovine et caprine. Il a, par ailleurs, souligné que les éleveurs de ces deux espèces animales ont été sauvés la saison passée grâce à la récolte de la luzerne. Timounet affirme : « Cette année, on n’a pas été autorisé à exporter cet aliment à cause du manque de fourrage induit par la sécheresse. Et c’est grâce justement à cette récolte non exportée qu’on a pu couvrir les besoins nationaux en fourrage ». Notre source fera savoir, d’autre part, que le nombre de cultivateurs activant dans ce créneau dans la wilaya de Mila est de six. Dans la seule commune de Chelghoum Laid, ces opérateurs ont exploité, cette saison, 250 hectares en luzerne, dont 150 hectares sont réalisés en association avec l’Exploitation Agricole Collective (EAC) Youcef Merad de Chelghoum Laid. Notre interlocuteur précise que la luzerne a un très bon rendement à l’hectare et est très demandée dans les pays au climat sec, comme les pays du Golf. « Par les années pluvieuses, on exporte d’ordinaire une bonne partie de la récolte vers les pays du Golf, comme les Emirats Arabes Unis (EAU). Et c’est très rentable », affirmera-t-il. Et d’ajouter : « J’ai exporté à partir de mon exploitation personnelle onze conteneurs, l’année passée, vers les EAU. C’est lucratif. J’appelle les cultivateurs à investir ce créneau sans hésitation. C’est un segment très sûr. Et le plus rassurant, c’est que notre centre possède quarante bureaux en Algérie, 17 en Afrique subsaharienne, quatre en Europe et d’autres dans tous les pays du Golf. Donc, il n’y a pas d’inquiétude pour la commercialisation du produit même par les années pluvieuse ». Notre interlocuteur a, par ailleurs, évoqué l’autre culture alternative pratiquée par les hommes d’affaires affiliés au centre algérienqu’il dirige, à savoir la culture et l’ensilage du maïs. « C’est une culture alternative également. Elle est pratiquée pour l’alimentation des vaches laitières», a précisé Messaoud Timounet.
K. B.

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