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Importations : Fin des restrictions

Après des mois de fermeture du marché extérieur, le gouvernement a fini par lâcher du lest. Les opérateurs économiques sont désormais autorisés à importer toutes les marchandises produites à l’étranger. Voitures, pièces de rechange, produits électroménagers ou intrants industriels, les importateurs peuvent désormais tout importer. C’est ce qu’affirment certains d’entre eux, qui ont reçu hier, les autorisations d’importer tous les produits indisponibles sur le marché local. Cela peut toucher tous les secteurs d’activités qui n’étaient pas concernés jusque-là par les autorisations. Jusqu’à ces derniers jours, le gouvernement avait imposé des restrictions sur l’importation de la majorité des produits. Même les vêtements, chaussures et pièces de rechange, destinées au montage de certains produits manufacturés, étaient quasiment interdits à l’importation. La raison principale invoquée était de préserver les devises et surtout d’éviter les surfacturations. Cette politique a donné des résultats, puisqu’elle a permis de réduire, de manière très sensible, les montants des importations. Mais cela a provoqué des pénuries, parfois handicapantes, de certains produits. C’est par exemple le cas des pièces de rechange destinées à l’automobile. Il est vrai que certains grossistes ont recouru à leurs stocks, qui se sont avérés utiles pour approvisionner le marché. Mais au fil du temps, ces stocks se sont épuisés et des dizaines d’entreprises ont vu leurs activités stoppées, pour cause d’une pénurie de pièces de rechange ou parfois de matières premières. Il est à souligner que cette situation est principalement née d’un dialogue de sourds. En effet, le ministère du Commerce a décidé de ne plus importer « les produits fabriqués localement». Il a suffi de cela pour que les autorités arrêtent tout, même si dans certains segments, seul un modèle sur cent est fabriqué en Algérie. Cela a concerné des secteurs stratégiques comme l’automobile, ce qui a handicapé des entreprises entières. En plus de priver des citoyens de certains produits de large consommation, cette mesure de restrictions a également créé une situation inédite : des usines carrément à l’arrêt, à cause d’un manque de pièces de rechange ou de matières premières. Une situation qui a suscité l’ire des opérateurs économiques, qui ont transmis leurs doléances au président de la République, lors de sa dernière rencontre avec les responsables du Conseil du Renouveau Économique Algérienne (CREA). L’autre raison qui a poussé le gouvernement à céder sur les importations est la situation financière du pays, qui est désormais bonne. Les quatre à cinq milliards de dollars d’importations supplémentaires ne vont pas remettre en cause les réserves de change du pays, qui devraient atteindre près de 80 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. Un montant qui va certainement augmenter, puisque les exportations d’hydrocarbures et autres produits vont également augmenter, alors que les importations devraient se stabiliser autour des 42 milliards de dollars.

Akli Ouali

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