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Plus d’un million de Palestiniens sommés de quitter Gaza : Vers une seconde Nakba

Plus d’un million de Palestiniens ont été forcés, hier par l’armée israélienne à évacuer le nord de Ghaza et à quitter leurs maisons, pour aller plus au sud vers Khan Younès ou au-delà, jusqu’à Rafah, un passage vers le Sinaï que l’Égypte a fermé. Selon des sources médiatiques, Israël avait averti l’Égypte que tout camion transportant de l’aide et tentant de pénétrer dans la bande de Gaza serait la cible de bombardements. Un déplacement massif de femmes, d’enfants et de personnes âgées, où l’on trouve des handicapés et des malades, que l’occupant veut imposer à une population soumise aux bombardements et à l’embargo criminel, décidé la semaine passée par les chefs sionistes. Les Palestiniens ont 24 heures pour partir loin de chez eux, devant le silence plus que complice de la majorité des États, dont les dirigeants ont exprimé, depuis le déclenchement du « déluge d’Al Aqsa », un soutien « sans faille » à Israël, selon les propos tenus hier par le secrétaire américain à la défense. D’autres se sont limité à des déclarations vides de sens, qui ne changent absolument rien au génocide, dont est victime une population civile menacée d’extermination. Le monde est sourd aux cris des femmes et des bébés déchiquetés par les bombes, le monde est aveugle. Il ne voit que dans une seule et unique direction, celle que lui montre l’« Oncle Sam ». La décision prise par l’armée israélienne ne suscite aucun rejet ni désapprobation. Elle a même été approuvée par les Américains. Que reste-t-il à ces Palestiniens, que Washington assimile à Daech ? Existe-t-il vraiment une puissance capable d’arrêter le massacre ? Pourquoi les pays qui ont une certaine influence n’ont pas bougé pour éviter une seconde « Naqba », qui s’annonce plus tragique que la première ? A cet égard, la Chine s’est exprimée, par la voix de son ministre des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie chinoise a déclaré hier que la cause du conflit entre Israël et le Hamas était une « injustice historique » contre les Palestiniens. « La racine de ce problème réside dans le long retard dans la réalisation de l’aspiration de la Palestine à établir un État indépendant », a-t-il dit. Cela reste toutefois des déclarations qui n’ont aucun effet sur la réalité. Quant au président russe, il a jugé « inacceptable » le siège de Ghaza par l’armée israélienne, le comparant à celui de la ville soviétique de Leningrad par les Nazis pendant la seconde guerre mondiale, tout en notant que « tout le monde ne soutient pas Hamas ». Pendant ce temps, la population de Ghaza est complètement coupée d’un monde assujetti et sans parole. Hier en Cisjordanie, les forces d’occupation israéliennes ont tué neuf Palestiniens, lors de rassemblements de soutien aux habitants de la bande de Ghaza. Au moins 44 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, depuis le 7 octobre, date de l’offensive du Hamas dans le Sud d’Israël, selon le ministère palestinien de la santé. Alors que la Ligue Arabe s’est mise elle-même hors-champ, paralysée par des divisions et des divergences, le premier ministre britannique n’a fait que confirmer le cynisme ambiant. « Bien sûr, Israël doit prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils », ajoutant qu’elle « exerce sa capacité légitime à se défendre ». Pour revenir à la réunion de la ligue arabe, il est à rappeler que l’Algérie s’est démarquée du communiqué final. « L’Algérie se distancie de tout ce qui assimile le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination pour établir un Etat souverain sur la base des frontières de 1967, aux pratiques de l’entité sioniste qui viole les chartes et les résolutions de la légitimité internationale ».

Mohamed Mebarki

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