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Une filière agricole qui gagne du terrain à Biskra : Quand l’olive rêve de rivaliser avec la datte

Les pouvoirs publics et la majorité des agriculteurs de Biskra focalisent leurs efforts sur le développement de la phoeniciculture et des produits maraichers, lesquels rapportent gros à tous les intervenants de ces filières de l’agroalimentaire. Cependant, un autre produit agricole, en l’occurrence l’olive, est en train de percer d’une manière significative dans cette wilaya où l’on remarque la création et une résurrection de grandes oliveraies, relève-t-on. Cette réviviscence a été possible grâce au Plan National de Développement Agricole (PNDA) initié au début des années 2000, est-il utile de rappeler. Actuellement, Biskra consacre de cinq à 6.000 hectares aux oliviers exploités par quelque 200 agriculteurs produisant plus de 180.000 quintaux de ce fruit dont on extrait 65.000 litres d’huile, selon des chiffres révélés par Fateh Telli, président du bureau local du conseil interprofessionnel de l’oléiculture de Biskra. « L’État a effectivement lancé un plan pour redonner vie à l’oléiculture à Biskra mais seulement deux pour cent de ce plan ont été réalisé. La conservation des forêts chargée aussi de planter des oliviers à travers la wilaya a réalisé aussi deux pour cent de son projet. Ce sont les agriculteurs qui ont donné corps et âmes pour que cet arbre sacré retrouve sa place chez nous. Nous pourrions concurrencer et rivaliser avec la datte si des mesures efficientes étaient prises en faveur des oléiculteurs. Ceux-ci peuvent faire des merveilles, si seulement ils trouvaient des oreilles attentives à leurs remarques et suggestions », a-t-il souligné. Son rêve est de conférer à l’olive une importance égale, voire supérieure, à celle de la datte à Biskra. « La terre de Biskra a toujours été favorable à la plantation des oliviers. Pour preuves, il y existe d’anciens pressoirs au quartier Lemcid, à Ain Zaàtout, à Ourlel et à Sidi Okba qu’il faudrait d’ailleurs protéger contre les outrages du temps et de la prédation humaine. Mais, nous avons souvent affaire à une administration sourde », a-t-il souligné. « Après des années de vaches maigres et de tâtonnements causés par le recours à des variétés d’oliviers inadaptées aux climat de Biskra, comme la Sigoise ou la Chemlal, imposées par la direction de l’Agriculture, nous avons réussi à trouver une variété tout à fait appréciable en terme de résistance au climat local et aux ravageurs endémiques et qui se distingue par des taux de rentabilité en huile des plus remarquables. C’est l’olive « Biskria » qui répond à toutes nos attentes. Malheureusement, les plants de cette variété se font rares, à notre grand dépit. De plus, n’est-il pas honteux qu’un agriculteur algérien en 2023 n’arrive pas à obtenir une permission de forer un puits pour sa sécurité hydrique sachant qu’il s’adonne à une agriculture intensive d’oliviers, qu’il ne puisse pas accéder à ces terres faute de pistes carrossables et qu’il manque cruellement d’énergie électrique ? », a ajouté, Nasser Mebarek, représentant de l’association oléicole de Biskra et qui possède un champs à Loutaya de 3.000 oliviers, 200 palmiers-dattiers et 20 hectares de blé et d’orge. Les oléiculteurs de Biskra souhaitent, entre autres, la création d’une pépinière d’oliviers de la variété « Biskria » et la régularisation de leur statut de propriétaires terriens de plein droit « afin de faire de l’olive une source de richesse pérenne à Biskra », ont-ils conclu.     

H. Moussaoui

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