Quelques jours après avoir présenté ses lettres de créances, le nouvel ambassadeur de France en Algérie est retourné en fin de semaine passée, mercredi 18 octobre, à la présidence de la République, pour y rencontrer le président Abdelmadjid Tebboune. Le diplomate a été porteur d’un message du chef de l’État français, Emmanuel Macron, à son homologue algérien. Dans son communiqué, la présidence de la République ne donne pas plus de détails sur cette rencontre, mais il est évident que l’état des relations algéro-françaises était au cœur des discussions. A commencer par la programmation de la visite d’État que doit effectuer le président algérien en France. Toujours maintenue, cette visite est reportée sine die et aucune des deux parties n’a encore réussi à fixer une date. Et pour cause ! Les dossiers sur lesquels les deux parties devront discuter ne sont toujours pas muris. Or, le président Tebboune a conditionné sa visite en France à l’existence d’un agenda précis. « Je n’irai pas en France pour faire du tourisme », avait-il déclaré, lors d’une interview accordée à des médias algériens en août dernier. Pour débloquer la situation, les deux secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères, Lounas Magramane du côté algérien et Anne-Marie Descôtes du côté français, se sont rencontrés à deux reprises, pour évoquer particulièrement « les échéances futures qui intéressent les deux pays ». Le contenu des discussions entre les deux responsables est cependant resté secret, de même que les nombreuses discussions en cours, entre plusieurs autres diplomates, à différents niveaux. Il semble que les dossiers n’avancent pas suffisamment, mais les choses évoluent positivement, selon une source diplomatique. Les discussions semblent surtout liées à la question de la mémoire et les deux pays devront solder plusieurs sujets liés à l’histoire. C’est le cas du dossier des disparus et des essais nucléaires français dans le Sahara. Les deux pays discutent également de la restitution des archives, détenues par la France, à l’Algérie. Il sera également question de quelques gestes symboliques, comme la remise de certaines pièces emblématiques, prises par les Français lors des premières années de la colonisation. Le dossier le plus crucial sur lequel les deux pays butent actuellement est celui de la circulation des personnes. La France a desserré la vis sur l’attribution des visas, selon une source diplomatique française, mais il reste que le sujet des expulsions de ressortissants algériens, établis illégalement en France, est problématique. L’Algérie refuse parfois de recevoir certains de ces migrants clandestins, arguant que leur nationalité n’est pas forcément déterminée. De leur côté, les Français se plaignent souvent de la parcimonie avec laquelle les autorités consulaires algériennes livrent les visas aux Français. Dans le domaine de l’économie en revanche, les dossiers sont quasiment prêts, à l’image de celui de la construction automobile, qui n’attendrait que la visite de Tebboune pour être annoncé. Ce sera le retour officiel de Renault et de Peugeot sur le marché algérien. Dans un premier temps, les deux marques devront se contenter de l’importation, avant de reprendre l’activité du montage automobile, notamment pour la marque au Losange, qui dispose déjà d’installations à Oran.
Akli Ouali
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