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Approvisionnement du marché pendant le Ramadhan : Le ministère de l’Agriculture prend les devants

Quelque chose comme trois mois nous sépare du Ramadhan, mois de consommation par excellence, où un certain nombre de produits très demandés seront à l’honneur, ce qui ne manquera pas de produire les inévitables pressions sur le marché, voire son dysfonctionnement. Le tout nouveau ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, n’entend cependant pas subir les « hoquets » du marché, surtout que le président Tebboune avait bien insisté, lors d’un récent Conseil des ministres sur la nécessité d’assurer la disponibilité des produits demandés, tant en quantité qu’en qualité. Raison pour laquelle Cherfa a décidé de prendre les devants, en convoquant avant-hier samedi une réunion de travail avec les cadres de son secteur, consacrée à l’évaluation des différents programmes sectoriels relatifs à la compagne labours/semailles pour la saison 2023/2024 et au système de régulation de produits agricoles de large consommation. Tenue en présence du P-D.G d’ASMIDAL, Mohamed Taher Heouaïne, du Secrétaire général de l’Union Nationale des Paysans Algériens (UNPA), Abdellatif Dilmi, du président de la Chambre nationale d’Agriculture, Yazid Hambli, des directeurs des Services agricoles, de ceux des instituts techniques et de recherche relevant de la tutelle, ainsi que des directeurs des offices et groupes économiques, le conclave a permis à Cherfa d’expliquer la nécessité de donner un coup de boost aux différentes capacités de production, histoire d’enrayer en amont une très probable envolée des prix de ces produits, en inondant le marché. Et d’annoncer également l’augmentation prochaine du quota de certaines wilayas en poudre de lait, pour la production de quotas suffisants de lait pasteurisé, vendu en sachet à prix réglementé, avec l’entrée en activité de plusieurs nouvelles laiteries. En effet, une nouvelle laiterie entrera en service dans la wilaya de Khenchela à la mi-décembre, tandis que le premier semestre de l’année prochaine verra l’entrée en activité d’une laiterie à Rouiba, d’une capacité d’un million de litres/jour et d’une autre d’une capacité de 200 000 litres/jour, dans la wilaya de Bouira, a-t-il expliqué. Concernant l’approvisionnement du marché en semoule, les unités publiques de transformation fonctionneront à 100 % de leurs capacités de production, contre 50 % seulement auparavant, a annoncé le ministre, affirmant la nécessité d’une programmation étudiée des arrêts techniques de ces unités. Quant aux légumineuses, le ministre a fait part du lancement de la constitution d’un stock spécial Ramadhan, soulignant la nécessité de stabiliser le marché des haricots d’ici janvier 2024. Après avoir assuré la disponibilité de la pomme de terre sur le marché et la constitution d’un stock de 25 000 tonnes pour le mois du jeûne, le premier homme de l’agriculture est revenu sur les mesures prises pour garantir la disponibilité des viandes, durant le mois sacré et tout au long de l’année, à travers la production locale, mais aussi l’importation. « L’importation restera de mise jusqu’à la relance de cette filière, d’autant que les autorisations ont été accordées aux intéressés », a-t-il indiqué, ajoutant que 30 000 tonnes de viandes rouges sont programmées pour le Ramadhan, avec une production locale, en provenance des wilayas du Sud, venant renforcer l’importation de veaux destinés à l’abattage et l’importation de viandes rouges. Pour la régulation du marché, le ministère prévoit une importation initiale de 60 000 tonnes, étalée sur trois mois. À cet égard, il a appelé les directeurs des services agricoles, des offices et des groupes économiques, à prendre les mesures nécessaires « à temps », en matière de stockage et de déstockage, en suivant rigoureusement le nouveau système de régulation des produits agricoles de large consommation, afin d’éviter tout dysfonctionnement pouvant impacter le pouvoir d’achat du citoyen ou le revenu de l’agriculteur. La disponibilité, toute la disponibilité et rien que la disponibilité : tel semble être le crédo du nouveau ministre de l’Agriculture, qui veut un Ramadhan serein, sans pénurie ni spéculation. C’est d’ailleurs l’une des raisons du choix du président Tebboune de lui confier ce portefeuille ministériel qui sera, avec celui du commerce, en première ligne pour faire face à la fièvre du marché.

H. Khellifi

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