Les agriculteurs sinistrés par la sécheresse seront indemnisés. L’opération a été lancée avant-hier, dimanche 22 octobre. Le Directeur des Services Agricoles (DSA), Ali Fennazi, a indiqué à L’Est Républicain que l’opération d’indemnisation touchera tous les céréaliers affectés, la saison écoulée, par la calamité naturelle de la sécheresse. Notre interlocuteur précise que les agriculteurs concernés sont au nombre de 5.740.
« Nous avons 5.740 céréaliers à dédommager, conformément aux instructions du président de la République. Il s’agit de ceux répertoriés sur la base de données du secteur », souligne notre interlocuteur. Et de préciser : « Les bénéficiaires ne seront pas indemnisés en numéraire, mais en nature. Autrement dit, ils vont recevoir des semences. Ils auront, chacun, des quantités de semences égales à celles perdues ». Fennazi révèle, d’autre part, que les quantités de semences disponibles à la Coopérative des Céréales et des Légumes Secs (CCLS) de Chelghoum Laid sont suffisantes. « On peut satisfaire tout le monde en semences et démarrer la nouvelle saison à l’aise », a-t-il assuré. Notre interlocuteur précise que la quantité brute disponible actuellement dans les silos de la CCLS s’élèveà 182.452 quintaux, dont plus de 70.000 quintaux sont déjà triés. « En plus des quantités de semences disponibles sur place, nous allons en importer encore d’autres wilayas pour répondre à tous les besoins en la matière », explique le DSA. Celui-ci fait savoir, d’autre part, que la liste nominative des agriculteurs concernés a été communiquée à la direction de la CCLS, qui a entamé, avant-hier, l’opération d’indemnisation. Dans ce sens, Fennazi précise que la partie chargée de la gestion de l’opération a établi un programme pour bien mener l’enlèvement des semences par les agriculteurs concernés. Il a indiqué, à ce propos : « Il a été créé douze points d’enlèvement des semences dans les communes de Mila, Ferdjioua, Rajas, Grarem Gouga, Oued Athmania, Sidi Khelifa, Télaghma, Chelghoum Laid, SidiMerouane, Tadjenanet, Bouhatem et OuedSeguen ». Pour ce qui est des engrais, le DSA de Mila précise que les céréaliers ayant engagé des fonds dans l’achat des engrais seront également dédommagés à hauteur des montants dépensés dans l’acquisition des intrants. « Conformément à la circulaire ministérielle n°1103, du 8 octobre 2023, relative à l’indemnisation en engrais, les cultivateurs affectés par le stress hydrique seront indemnisés en nature, à hauteur des fonds mobilisés par chacun », soulignera le DSA. Il a, d’autre part, annoncé que cinq points ont été ouverts pour l’enlèvement des engrais. Et il renvoie les concernés aux pages Fecebook de la DSA et de la chambre d’agriculture pour s’informer sur leur tour et le point d’enlèvement vers lequel ils sont orientés. S’agissant de l’indemnisation en ruches d’abeilles, en structures d’élevage et en systèmes d’irrigation endommagés par les inondations du mois de mai, notre source précise que c’est la Caisse Régionale de Mutualité Agricole (CRMA) qui s’en occupe. Le même responsable précisera que les experts de cet organisme d’assurance ont évalué les dégâts et que l’opération de dédommagement interviendra dans les prochains jours. En ce qui concerne la culture de la pomme de terre d’arrière-saison, le DSA a fait savoir que de nombreux cultivateurs ont souscrit à l’opération. « On a même dépassé les prévisions pour la pomme de terre d’arrière-saison. On ne s’attendait pas à un engouement aussi important de la part des agriculteurs. On a prévu 300 hectares, mais on est déjà à 510. C’est une très bonne chose », a-t-il dit. Pour rappel, la wilaya de Mila a exploité pas moins de 1.470 hectares en pommes de terre de saison, cette année. Par ailleurs, Fennazi a évoqué la nouvelle stratégie adoptée par le secteur en matière d’orientation des eaux d’irrigation des barrages de Beni Haroun et de Grouz. Notre interlocuteur a fait savoir qu’en raison de l’insuffisance des ressources hydriques, induite par trois ans de sécheresse, les eaux de ces deux plans d’eau seront orientées exclusivement à l’irrigation des cultures dites stratégiques, soit les céréales, la pomme de terre, l’ail et l’oignon. « Ces cultures seront conduites en irrigué pour les sécuriser », a-t-il assuré. En plus clair, cela signifie que les autres cultures maraichères (tomate, courgette, carotte, navet, concombre, fenouil et autres), cultivées dans le périmètre irrigué de Télaghma (4.447 hectares), ne bénéficieront plus des eaux d’irrigation des deux barrages.
Kamel B.
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