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Le constat du ministre de l’Intérieur :  « La corruption bloque le processus des réformes »

La corruption : c’est le sujet principal de l’intervention de Brahim Merrad, ministre de l’Intérieur, à l’occasion du lancement officiel de la plate-forme « Narakom » (on vous regarde, NDLR) et de son portail numérique, sur le mode « Big Brother is watching you ». Même si le président de la République a placé en tête de ses engagements le combat contre la corruption, non seulement le phénomène est loin d’être endigué, mais il semble opposer une résistance sournoise, au point de remettre en cause le processus des réformes lancées par le président Tebboune, à en croire les propos de Merrad : « Les institutions de l’État ne ménageront aucun effort pour combattre la corruption et demander des comptes à ceux qui font du chantage aux citoyens, sur leurs droits les plus élémentaires, ou encore touchent à l’argent public », avertit-il. « Il est aujourd’hui urgentissime de démultiplier les efforts de tous les acteurs pour faire barrage à ce phénomène négatif, dans la cadre d’un travail de coordination et de synergie », fait encore valoir Merrad, pour qui la mise en exploitation de la plateforme « Narakom » est un instrument de cette lutte contre la corruption. Et d’expliquer que cette nouvelle institution, qui vient renforcer l’arsenal du gouvernement, « est le fruit d’un travail collaboratif entre le Ministère de l’intérieur et la Haute Autorité de la Transparence et de la Prévention contre la corruption, avec la participation des collectivités locales et des associations ». Comme pour souligner l’esprit de suite dans les actions du gouvernement, il rappelle la dernière réunion, présidée par le chef de l’État, avec les walis et des instructions qui leur ont été données d’être présent sur le terrain pour combattre ce chancre qui gangrène l’administration. Ces instructions, rappelle-t-il, portent sur l’amélioration des leviers de contrôle des différents services de l’administration, la création de la culture de l’information et la transparence sur les dépassements des agents de l’administration contre les droits des citoyens. Par rapport à la problématique de la transparence, le ministre a évoqué l’obligation faite aux élus, à différents échelons et aux cadres de l’administration, de faire la déclaration de leur patrimoine, à priori et à postériori, c’est-à-dire avant et après l’exercice du mandat ou de la responsabilité. Le ministre de l’Intérieur a en outre mis en exergue la nécessité du renforcement du « rôle de l’Inspection nationale du ministère de l’Intérieur et ses organes au niveau local, afin d’identifier les failles et les dysfonctionnements juridiques et organisationnels. Outre l’impératif d’agir sur ces dysfonctionnements, en vue d’améliorer et d’apporter des remédiations ». Il convient de souligner que la sortie du ministre de l’Intérieur n’est pas à prendre comme une déclaration de conjoncture, loin s’en faut, car la corruption, malgré la volonté politique forte, affichée par le président Tebboune, de porter le fer dans la plaie, le combat est loin d’être gagné. Son premier mandat sera aussi jugé à l’aune des résultats de la croisade anti-corruption, au moment du tirage du bilan.         H. Khellifi

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