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L’ancien colonel de l’ALN enterré à El Alia : Si Hassen, un symbole de la lutte contre le colonialisme

Le colonel Youcef Khatib est décédé en fin de semaine passée, mercredi 25 octobre, à l’âge de 91 ans. Il a été enterré le lendemain jeudi, au carré des martyrs du cimetière El Alia. Le président du Conseil de la nation, le ministre des Moudjahidine et le chef d’État-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP) étaient présents à ses funérailles. En 1956, le moudjahid avait interrompu ses études en médecine, pour rejoindre les rangs de l’Armée de Libération Nationale (ALN), dans la région de Médéa. Les trois années passées au maquis lui ont permis d’accéder au grade de commandant, en dirigeant la 3ème région de la wilaya IV historique, avant de devenir colonel. A l’indépendance, ses positions favorables au Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) l’ont mis de facto dans la catégorie des opposants. Il est alors éloigné de toutes responsabilités politiques. Saisissant cette marginalisation, il a décidé de poursuivre ses études en médecine. Il est à noter que de nombreux algériens n’ont pas entendu parler de lui avant 1993, période trouble sur les plans politique et sécuritaire. Durant cette année, il est désigné par Ali Kafi, président du Haut Conseil d’État (HCE) à la tête de la commission de dialogue nationale, qui déboucha une année plus tard sur la tenue de la Conférence de l’entente nationale et l’intronisation de Liamine Zeroual en tant que chef de l’État. Candidat à la présidentielle d’avril 1999, il était l’un des six postulants à la magistrature suprême, dont le retrait collectif à la veille des élections avait fait sensation sans que cela n’empêche Abdelaziz Bouteflika d’accéder au pouvoir. Youcef Khatib, Hocine Aït Ahmed, Mouloud Hamrouche, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mokdad Sifi et Abdallah Djaballah, avaient à l’époque dénoncé une fraude programmée. Il s’est retiré de la scène politique une seconde fois, avant d’être poussé par les circonstances à intervenir publiquement, pour défendre en juillet 2019 un autre baroudeur de l’ALN : Lakhdar Bouregaâ, arrêté pendant le Hirak et placé sous mandat de dépôt, pour « atteinte à corps constitué » et « contribution en temps de paix à un projet visant à affaiblir le moral de l’armée ». Si Hassen, dont c’était le nom de guerre, avait eu à cœur de rappeler le parcours combattant et militant de Lakhdar Bouregaâ, qui était victime de calomnies et de diffamations. Dans un article qui lui est consacré, l’Agence Presse Services (APS) le cite comme « un modèle de chef militaire distingué par son humanisme et sa modestie, et un des plus éminents dirigeants de la guerre de libération nationale », selon les témoignages recueillis des moudjahidine l’ayant côtoyé.

Les condoléances du Président

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé un message de condoléances à la famille du moudjahid Youcef El Khatib, commandant de la Wilaya IV historique, dans lequel il a mis en exergue les qualités du défunt, “un des révolutionnaires avant-gardistes” pétri des valeurs de “la lutte, du djihad et de l’altruisme”.”Allah est Grand … Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Certains d’entre eux ont atteint leur fin, et d’autres attendent encore, et ils n’ont dévié aucunement dans leur engagement”, lit-on dans le message. “Le Tout-Puissant a voulu rappeler auprès de Lui, le défunt moudjahid Youcef El Khatib. C’est avec une immense tristesse que j’ai appris ce matin la disparition d’un frère, d’un moudjahid de la première heure et d’un patriote loyal, gratifié par le Tout-Puissant de l’humilité des Grands hommes aux positions nationalistes immuables qui jouissent du respect et de l’amour de tous, pétri des valeurs de la lutte, du djihad et de l’altruisme depuis son adhésion en 1955 aux rangs du Front de libération nationale (FLN) dans les maquis de la Révolution aux environs de Médéa dans la Wilaya IV historique, dont il a pris le commandement, en reconnaissance de sa grande expérience politique et militaire, où il a conduit des opérations militaires dans les montagnes de l’Ouarsenis et de Dahra”, faisant preuve avec ses compagnons d’un courage et d’une bravoure inégalés. “Alors que nous faisons nos adieux en cette douloureuse circonstance à un des révolutionnaires avant-gardistes, je m’adresse à vous, à tous ses proches, à ses sœurs les moudjahidate et ses frères les moudjahidine, pour leur présenter mes condoléances les plus sincères et les assurer de ma profonde sympathie, implorant Dieu Tout-Puissant d’entourer le défunt de Sa Sainte Miséricorde, de l’accueillir en Son Vaste Paradis et de nous prêter patience et réconfort. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons”, a conclu le président de la République dans son message.

M. M.

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