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Education et santé à Oum El Bouaghi : Les projets en retard suscitent l’ire des élus

La troisième session ordinaire de l’Assemblée Populaire de la Wilaya (APW) d’Oum El Bouaghi, débutée le mercredi 25 octobre, a poursuivi ses travaux le jeudi 26 octobre et les achèvera aujourd’hui, dimanche 29 octobre, compte tenu de la teneur des dossiers retenus à l’ordre du jour. Au programme, les réponses aux recommandations de la session précédente, les rapports d’évaluation des rentrées scolaire, universitaire et de la formation professionnelle, et la présentation et l’approbation du budget primitif de l’année 2023. Les retards dans la réalisation des projets de deux secteurs considérés comme stratégiques ont constitué la préoccupation majeure des élus. Ces derniers ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour critiquer le rythme des travaux. Le président de la commission de l’éducation a déploré les retards dans la réalisation des projets du secteur chapeauté par la Direction des Equipements Publics (DEP), une situation qui risque de peser lourd, voire de compromettre la prochaine rentrée scolaire. A ce propos, il a souligné la nécessité de dénoncer les insuffisances, sans parti pris. Il a fait part du constat amer fait par la commission lors des sorties sur le terrain, entre autre la surcharge des classes, ce qui s’est soldé par des protestations au début de la rentrée dans les Collèges de l’Enseignement Moyen (CEM) Soualhia, OuledGacem et Mokdad Tayeb d’Ain Babouche. Le même élu fait état de nombreux autres problèmes dans les établissements scolaires, tels que les conflits entre les staffs dirigeants et les enseignants et l’absence de contrôle et de désinscriptions, notamment celles des inspecteurs relevant de l’inspection générale. Cette situation conduit à une dégradation progressive des résultats de fin de cycles, qui placent la wilaya en bas du tableau dans l’examen du baccalauréat. Pour sa part, le président de la commission de l’enseignement supérieur s’est interrogé sur la présence de deux kiosques à l’entrée de l’université, qui défigurent son esthétique. Mettant en avant l’importance de l’université de la formation continue, le même intervenant fait part de l’insuffisance totale des structures administratives, des équipements et des moyens, alors que pas moins de 1.700 étudiants sont inscrits pour suivre ce cursus. Evoquant l’annexe de la faculté de médecine, il a déploré l’environnement extérieur, incompatible avec le rôle de cette structure qui forme les futurs médecins, censés être capables d’assurer la prise en charge des patients. Le même élu a déploré le fait que l’institut de technologie d’Ain M’lila, qui accueille des étudiants venant de diverses wilayas du pays, ne dispose pas d’un réfectoire, ni d’éclairage public à l’extérieur, malgré sa localisation à la sortie de la ville. Pour ce qui est des laboratoires du pôle pédagogique d’Ain Beida, le même intervenant a critiqué les retards accusés dans leur équipement, alors qu’ils ont été achevés il y a plus d’une décennie.

Une commission d’enquête ?

De son côté, Farid Sabri, le président du groupe politique du Rassemblement National Démocratique (RND) de l’APW, s’est interrogé sur le sort du projet de construction d’un hôpital de 240 lits au chef-lieu de wilaya, une ville qui n’a jamais bénéficié d’une inscription d’une opération de ce type, ainsi que sur l’extension de l’Etablissement Public Hospitalier (EPH) pour répondre aux besoins du service d’oncologie. Evoquant, lui aussi, la surcharge des classes due aux retards dans la réalisation de nouveaux projets, il dira : « Qu’en est-il de la responsabilité de la DEP dans le suivi des travaux, face aux retards considérables et injustifiés accusés dans les secteurs de l’éducation et de la santé ? ». A ce propos, il a demandé, au nom des groupes politiques de l’APW, et en exécution du code de la wilaya, la mise en place d’une commission spéciale d’enquête pour identifier les véritables causes des retards flagrants enregistrés par les opérations chapeautées par la DEP, une proposition qui a été approuvée à l’unanimité par les élus. Par ailleurs, les participants à cette session ont signalé la défaillance de l’étanchéité des structures scolaires, provoquant des écoulements d’eau en permanence. Prenant la parole, le président de la commission des affaires sociales de l’APW a critiqué le comportement de certains gestionnaires d’établissements envers les parents d’élèves, soulignant qu’ils agissent « comme s’ils étaient propriétaires des lieux ». En outre, il s’est interrogé sur le transfert du projet de construction d’un lycée à Bhir Chergui vers un autre emplacement. Un autre élu a signalé la situation de la polyclinique de Ksar Sbahi, chef-lieu de daïra situé à trente kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya, menacée d’effondrement depuis des années, sans qu’aucune initiative ne soit entreprise par les services concernés. Il a demandé une visite du chef de l’exécutif à la structure, ainsi que la résolution du calvaire vécu par les bénéficiaires des vingt logements depuis 2013. Sur un autre volet, le président de la commission de l’agriculture a fait part de la non-réception de la réponseà son courrier de la part de la Direction des Services Agricoles (DSA) qui, a-t-il dit, « marginalise la commission de l’agriculture de l’APW dans le suivi des diverses activités agricoles ». Le même intervenant a insisté sur la situation du foncier agricole, qui a fait l’objet d’un rapport de la part de la commission de l’APW, mais sans obtenir de résultats. Il a mentionné la présence depuis des années de nombreux dossiers relatifs à l’irrigation, les retards dans la distribution des semences aux agriculteurs, et la finalisation des listes des fellahs à indemniser. Le président de l’APW a rappelé la présence d’une multitude de textes pour la régularisation du foncier agricole. Néanmoins, dira-t-il, le problème persiste, avec tout ce que cela suppose de conséquences négatives sur les activités du secteur.

K. Messaad

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