L’Algérie a célébré hier le 69e anniversaire du déclenchement de la Révolution dans une cérémonie sobre et discrète. Une retenue rendue impérieuse par le drame qui s’écrit au quotidien à Ghaza la martyre, soumise depuis deux semaines à des bombardements aussi intenses que dévastateurs. Dans de telles conditions, il était mal venu pour l’Algérie, qui a connu l’enfer de la colonisation, de festoyer, même si le 1er novembre 1954 reste une date fondatrice, qui enflamme le cœur des Algériens. C’est avec cet esprit de mesure que le président Tebboune s’est prêté aux traditionnelles cérémonies, en se rendant d’abord au sanctuaire des martyrs, sur le plateau d’El Madania, pour se recueillir à la mémoire des martyrs de la Révolution et déposer une couronne de fleurs devant la stèle commémorative. Cette première séquence du rituel commémoratif a été suivie de l’inauguration de l’hôpital « mère-enfant » de Beni Messous, en compagnie du chef d’état-major et du ministre de la Santé. Au palais du peuple, lieu de la traditionnelle célébration, le président Tebboune a reçu les hauts responsables de l’État et des institutions, ainsi que les représentants des corps diplomatiques, pour la présentation des félicitations. Au palais du Peuple, le président Tebboune a eu des échanges avec d’anciens Moudjahidine et d’anciens responsables, aujourd’hui à la retraite. L’occasion de retrouvailles chaleureuses avec d’anciennes figures, dont il a croisé le chemin au cours de sa longue carrière dans ses différents postes. La veille, le président de la République s’est adressé aux Algériens dans un long message, soulignant que la célébration du 69e anniversaire du déclenchement de la Révolution « nous offre une agréable opportunité pour nous remémorer cette date symbolique avec beaucoup de fierté ». Et le président de rendre un vibrant hommage aux architectes de la révolution, qui « récoltèrent triomphe et gloire, forçant l’admiration et le respect dans une Algérie fière de son vaillant peuple et de sa jeunesse ambitieuse, porteuse du flambeau du parachèvement de la marche nationale vers une Algérie nouvelle ». Du passé au présent, le chef de l’État rappelle les nouveaux défis auquel fait face l’Algérie actuelle, qui est, a-t-il insisté « déterminée à atteindre les plus hauts niveaux de développements socioéconomiques à travers la mobilisation des moyens et des potentialités et la lutte contre la passivité, l’inaction, tout en se libérant des obstacles bureaucratiques ». Et de noter, en deuxième partie de son message, la dramatique coïncidence entre la commémoration de cet anniversaire et l’horreur qu’endurent depuis deux semaines les Palestiniens de Ghaza, qui ne comptent plus le nombre de leurs morts. « L’anniversaire de cette date mémorable intervient concomitamment avec les graves répercussions de l’impénitence de l’occupation sioniste, dans son agression barbare contre le peuple palestinien et la persistance de ses crimes d’extermination récurrents dans la bande de Ghaza », souligne-t-il. Enfin, il a réitéré l’appel de l’Algérie « à toutes les parties régionales et internationales pour provoquer l’éveil de la conscience de la communauté internationale et faire cesser les frappes barbares sur les enfants, les femmes et les personnes âgées ».
H. Khellifi/AG
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