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Démocratie de pacotille et marketing de façade : Ghaza fait tomber les masques

La liberté d’expression, la démocratie et la politique de diversité, louées à longueur de journée dans les pays occidentaux, ne sont-elles en fin de compte qu’un bourrage de crâne et une illusion d’optique ? La tragédie, qui vient de frapper Ghaza la martyre, a démontré aux Palestiniens en premier lieu ainsi qu’aux peuples épris de liberté et de justice, ressentant en majorité cette douleur immense, que seul l’espoir dans le droit à l’existence et à la souveraineté fait supporter à un peuple, qui refuse de courber l’échine, que tout ce cinéma, tout ce cirque de liberté n’est que libertinage. Même au sein des sociétés occidentales, des voix continuent de se lever contre ce qu’elles qualifient désormais de démocratie de pacotille. L’alignement total de l’Occident et de ses médias, assujettis à l’ordre capitaliste imposé par les sectes suprémacistes, a fini par ouvrir les yeux à des millions de personnes aux États-Unis, en France, en Allemagne et ailleurs. Ghaza a démasqué un monde dit libre, un monde qui vient d’enlever le voile sur ses chaînes et ses maîtres absolus. On a enfin compris que toutes ces émanations ostentatoires d’une société tolérante et acceptant les différences était du marketing de façade. On en est arrivé là après avoir constaté que les voix propalestiniennes sont systématiquement réduites au silence, sous prétexte qu’elles sont porteuses de risque de terrorisme et d’antisémitisme. Aujourd’hui, le simple fait de critiquer Israël est vu comme un acte pro-palestinien et donc terroriste. Intellectuels, acteurs et autres artistes sont pressés de se taire et de « rentrer dans les rangs ». En même temps, les soutiens à Israël s’expriment librement et ne rencontrent aucune censure. Pourquoi cette discrimination ? A l’évidence, la liberté d’expression dans des pays comme les USA et ses satellites a été « dérobée » par les gens au pouvoir. Sinon comment expliquer le fait que plus de deux millions de Palestiniens soient classés dans la catégorie de victimes collatérales d’une « guerre menée contre le terrorisme » ? « Au cours des trois dernières semaines, divers artistes pro-palestiniens et écrivains ont vu leurs engagements annulés en Europe et aux États-Unis », ont rapporté les quelques très rares médias qui osent défier l’ordre établi. « Maha Dakhil, coprésidente Américaine d’origine libyenne de la grande agence artistique CAA et agent de Tom Cruise et Nathalie Portman, a été contrainte de démissionner après avoir qualifié les actes israéliens à Ghaza de génocide, sur une publication Instagram qu’elle a plus tard supprimée et pour laquelle elle s’est excusée », écrit le site Middle East Eye, dans un article consacré à la situation des voix qui refusent le conditionnement. Parmi les retombées de cette situation, la démission fin octobre de Craig Mokhiber, directeur du bureau de New York du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. C’était la seule et unique manière pour dénoncer les bombardements israéliens sur Ghaza, qualifiés de génocide, ainsi que la complicité des gouvernements occidentaux. « Le massacre à grande échelle des Palestiniens, fondé sur une idéologie ethnonationaliste coloniale, dans la continuité de décennies de persécution systématique et de purges, ainsi que les déclarations explicites de dirigeants au sein du gouvernement et de l’armée israélienne, ne laisse plus de place au doute ou au débat », a-t-il mentionné dans une lettre de démission, qui a subi le black-out instauré par la majorité des médias.

Mohamed Mebarki

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