La tragédie quotidienne que vivent les Palestiniens de Ghaza, devenue aujourd’hui un cimetière à ciel ouvert, continue de peser de tout son poids macabre, sur l’agenda politique en Algérie, où tout un chacun, peuple et institutions, vibre d’effroi devant tant d’horreur. Le président Tebboune, qui cultive une fibre personnelle pour la question palestinienne, dont il avait réaffirmé « la centralité » et « la sacralité » lors du sommet de la Ligue arabe à Alger en novembre 2022, est de nouveau monté au créneau, hier dimanche, pour lancer une initiative internationale. S’exprimant devant le gotha du secteur de la justice, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire, le président Tebboune a lancé un appel pour une action internationale en justice contre l’entité sioniste, sourde même aux appels en faveur d’une trêve humanitaire, le temps d’enterrer les cadavres. « J’en appelle à tous les hommes libres du monde, à tous les experts arabes en droit et toutes les instances internationales et organisations des droits de l’homme à lancer une action en justice au niveau de la Cour pénale internationale contre l’entité sioniste », a exhorté le chef de l’État, sous les applaudissements nourris de la salle. « C’est la seule voie possible qui permet de mettre un terme à des années d’impunité de l’entité sioniste pour ses crimes commis contre le peuple palestinien », poursuit le président Tebboune, ajoutant que la poursuite judiciaire internationale reste l’ultime recours du peuple palestinien pour réaffirmer son droit à avoir un état indépendant, avec El Qods (Jérusalem) comme capitale éternelle ». Dans la première partie de son discours, le magistrat suprême du pays s’est interrogé sur une justice internationale à deux vitesses, se posant la question : « Je suis en face des hommes et des femmes de droit et de la justice, je me demande où est la justice dans le monde où est le droit des peuples persécutés, à leur tête le peuple palestinien ». Et le président Tebboune de prendre à témoin l’auditoire sur ce qui se passe en Palestine occupée, en pointant « l’effondrement de tous les principes, toutes les valeurs humaines, morales, religieuses et juridiques ». Et de s’interroger en outre sur le « silence » complice et traitre, d’un monde qui « observe chaque jour des boucheries perpétrées par l’armée israélienne contre le peuple palestinien qui n’a plus que sa foi et son courage, dans lesquels il puise pour résister héroïquement à l’entêtement jusqu’au-boutiste d’un Netannyahou en quête de succès pour laver l’affront infligé par Hamas à Tsahal, dont le mythe d’invincibilité est définitivement battu en brèche ». Le président de la République est une nouvelle fois à l’initiative sur la question palestinienne, en proposant la saisine de la Cour Pénale Internationale (CPI), qu’il appartient aux instances concernées de mettre en branle.
H. Khellifi
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