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L’allocation chômage compromise : La présidence dément

Pas de changement dans le système de l’allocation chômage ! La présidence de la République dément des informations qualifiées de « fallacieuses », concernant le réaménagement des modalités d’octroi de cette aide financière de l’État aux jeunes primo-demandeurs d’emploi, et relayées par certains médias. « Les informations fallacieuses véhiculées au sujet d’un “prétendu réaménagement des modalités de l’octroi de l’allocation chômage” sont sans fondements », affirme la Présidence de la République dans un communiqué rendu public, hier dimanche. Selon la même source, il s’agit d’informations sans fondement : « Ces arguties, en ce temps bien précis, qui prêtent à confusion, relèvent des fake news, voire de la manipulation », ajoute le communiqué. Poursuivant, « la Présidence de la République tient à rassurer que cette mesure phare, qui a pour objectif de soulager une certaine frange de la société, notamment nos jeunes, est un acquis irréversible et que rien ne changera concernant les modalités d’octroi de cette allocation chômage qui ouvre également droit à une couverture sociale et à la carte Chifa ». Pour rappel, l’allocation chômage au profit des jeunes âgés de 19 à 40 ans avait été instaurée en février 2022. Dans un premier temps, son montant était de 13.000 dinars mensuels, avant de se voir augmentée à 15.000 dinars à partir du 1ᵉʳ janvier 2023. Ce système, selon les chiffres du ministère du Travail, bénéficie à plus de deux millions de jeunes chômeurs, plus précisément aux primo-demandeurs d’emploi. Pour en bénéficier, les candidats doivent satisfaire neuf critères, qui ont été fixés par un décret exécutif publié au Journal Officiel le 17 février 2022. Selon le document, le postulant doit être de nationalité algérienne, résident en Algérie, être inscrit comme chômeur primo-demandeur d’emploi auprès des services de l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM) depuis, au moins, six mois et ne pas disposer d’un revenu, quelle que soit sa nature. Le demandeur doit également justifier sa situation vis-à-vis du service national (pour les hommes) et ne doit pas être inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur ou de formation professionnelle et ne doit pas avoir déjà bénéficié des dispositifs publics de soutien à la création et à l’extension d’activités, d’aide à l’insertion professionnelle et d’aide sociale. Enfin le conjoint ne doit disposer d’aucun revenu, quelle que soit sa nature. En vue de faciliter l’accès des bénéficiaires de l’allocation chômage et de tous les jeunes chômeurs au monde du travail, le ministère en change du secteur a annoncé, avant-hier samedi, le lancement du dispositif de Contrat de Travail Aidé (CTA), qui vise à encourager l’insertion des jeunes dans le secteur économique privé.

Samir Rabah

Un acquis irréversible

Le dispositif de l’allocation chômage, un des engagements phares du président Tebboune lors de sa campagne électorale, serait-il en voie d’extinction, du moins dans sa formule actuelle ? Des informations rapportées dans certains médias électroniques et largement relayés sur les réseaux sociaux depuis 48 heures évoquent cette possibilité. L’effet de cette information, ou plutôt vrai fausse information, est tel que la présidence de la République s’est crue hier dimanche en devoir de se fendre d’un communiqué pour balayer du revers de la main ce qu’elle qualifie d’« information fallacieuse » et « sans fondement », à propos d’un « prétendu réaménagement des modalités de l’octroi de l’allocation chômage ». Et de pointer le choix du timing, soulignant que « ces arguties en ces qui prêtent à confusion relèvent de la fake news, voire de la manipulation, de l’opinion, en particulier des jeunes bénéficiaires de ce dispositif, qui entre dans la case de la solidarité nationale, alors que la perspective de la présidentielle se rapproche. » Tout en apportant son démenti, la présidence de la République va plus loin, assurant que « cette mesure phare, qui a pour objectif de soulager une frange de la société, notamment nos jeunes est un acquis irréversible et que rien ne changera concernant les modalités d’octroi de cette allocation, qui ouvre également droit à la couverture sociale et à la carte Chifa. » En fait, ce qui a créé le trouble, c’est la décision du ministère du Travail de retourner à un ancien mécanisme de recrutement, subventionné par le trésor public, via les contrats aidés. Annonce comprise par les médias qui l’ont rapporté comme les prémices de la volonté du gouvernement de revenir sur ce dispositif, non pas sur son principe, mais peut être du moins dans sa forme actuelle, qui n’est pas exempte de critiques, dont la plus saillante porte sur le cas des indus bénéficiaires. En effet les mécanismes de vigilance et de vérification mis en place par ministère du Travail via l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM) ont clairement mis en lumière l’existence de faux chômeurs percevant illégalement l’allocation, tout en ayant d’autres sources de revenus, ce qui a conduit à leur radiation comme première mesure de sanction. Pour rappel l’allocation chômage a officiellement été instaurée en 2022, pour venir en aide aux chômeurs en quête d’emploi, qui peuvent prétendre à une indemnité mensuelle de 15.000 dinars, tout en bénéficiant par ailleurs de la couverture sanitaire. Selon les chiffres révélés en févier passé par le ministre du Travail devant les députés, le nombre des bénéficiaires de l’allocation jusqu’au mois de janvier 2024 est de 2.013.819.

H. Khellifi

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