Le texte de loi sur l’information, excluant les Algériens possédant une double nationalité des médias, a suscité la colère des membres de la diaspora, notamment ceux qui étaient déjà sur un projet à créer en Algérie. Leur déception est partagée par de larges franges sociales, qui ne comprennent pas les raisons d’une telle mesure, pénalisant les binationaux au moment où l’État ne cesse d’appeler cette catégorie à contribuer davantage à l’effort de développement du pays. Dans les cercles intellectuels, des inquiétudes sont exprimées ouvertement. Des voix sont déjà montées au créneau, qualifiant la mesure de recul net, qui ne cadre pas avec les attentes d’un pays ayant un grand intérêt dans la mobilisation de sa diaspora. Cette dernière est susceptible d’apporter à l’Algérie un supplément de savoir-faire, acquis de haute lutte dans les pays développés. Dans tous les cas de figure, il ne serait nullement surprenant de voir cette mesure avoir des effets démobilisants auprès des autres binationaux ayant l’intention d’investir dans le domaine économique. Sur le plan politique et même émotionnel, elle a provoqué un sentiment d’incertitude et de déception en Algérie et parmi la diaspora. Son impact a freiné les élans d’espoir, nés dans le sillage d’une nouvelle Algérie, solidaire et inclusive. L’exclusion a fait mal, très mal, dans la mesure où elle ne colle pas vraiment à la politique générale visant à rassembler tous les Algériens autour d’un plan de développement généreux, mais qui rencontre des obstacles à certains niveaux. De nombreux binationaux s’interrogent à propos de leur exclusion des capitaux des médias, alors que d’autre part, on n’hésite pas à les solliciter pour porter le maillot de l’équipe nationale de football, considéré comme un des emblèmes de la souveraineté nationale. La symbolique de l’EN va au-delà de l’aspect purement sportif, et puisqu’il est également question de patriotisme, son influence sur la société en générale est plus grande que les médias. A ce titre, Djamel Belmadi, à qui on a confié la représentativité internationale de l’Algérie, n’aura pas le droit d’éditer un média en Algérie. Une image paradoxale, qui a créé un certain malaise dans la diaspora. De plus, les déviations que la loi en question semble vouloir anticiper pourraient avoir lieu en usant de sociétés prête-nom pour contourner l’interdit. Aussi, des appels sont lancés pour l’abrogation d’une telle mesure, jugée « discriminatoire » et qui donne une image altérée de l’Algérie et offre à ses ennemis des motifs de dénigrement.
Mohamed M.
Partager :