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Evitement nord de la ville de Sétif : L’autre bête noire des routiers

Sa position stratégique avec sept wilayas environnantes fait de la wilaya de Sétif un carrefour d’échanges de premier plan. Véritable trait d’union entre une partie du nord et du sud du pays, la deuxième wilaya en nombre d’habitants est un important pivot de la vie économique nationale. Elle est, en outre, l’autre principale ouverture sur les ports de Béjaïa et Jijel. Néanmoins, la situation d’une grande partie de son réseau routier n’est pas au beau fixe.

L’état lamentable, pour ne pas dire catastrophique, de l’évitement nord du chef-lieu en est l’exemple parfait. Véritable point de jonction entre les routes nationales 5 et 9 reliant les wilayas de Sétif et Béjaïa, l’évitement précité, d’une longueur de seize kilomètres, est une plaie attendant vainement une réhabilitation qui n’arrive toujours pas. Connaissant pourtant un flux quotidien de plus de 30.000 véhicules de différents tonnages, le tronçon est crevassé, vallonné et troué dans de nombreuses parties. Accidenté, l’axe occasionne d’innombrables désagréments à ses usagers éprouvant toutes les peines du monde à éviter les mille et un nids-de-poules. Il est par ailleurs source d’accidents, de querelles et de grands embouteillages. « Emprunter l’évitement nord de la ville de Sétif s’apparente à un véritable parcours du combattant. Ce tronçon de quelques kilomètres est un cauchemar pour les automobilistes et les camionneurs, obligés de conduire à gauche car la partie droite de la chaussée est impraticable. C’est un danger pour les usagers. On s’explique mal le silence assourdissant des responsables de la commune de Sétif et de la direction des Travaux publics de la wilaya. Ils n’ont pas fait le moindre effort pour rénover ou réhabiliter cet important axe. Dire qu’une telle situation ne date pas d’hier. En plus des accidents, cette route est à l’origine de nombreuses et onéreuses pannes. Avec ses incommensurables tares, ce tronçon n’a rien d’un évitement », fulminent plusieurs conducteurs, ne comprenant pas la manière de faire des responsables concernés. Contacté, Hamza Belayat, le président de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Sétif, est catégorique : « La prise en charge de l’évitement nord situé dans le territoire de la commune est du ressort exclusif de la DTP (Direction des Travaux Publics). La municipalité peut apporter une aide et un soutien. On peut en outre intervenir dans des opérations ciblées mais pas dans des actions relevant d’autres secteurs ». Ayant fait de sa réhabilitation une action prioritaire, l’ex-wali qui avait estimé l’opération à 800 millions de dinars n’a, semble-t-il, pas obtenu les crédits demandés. Une question nous taraude l’esprit : que représente 80 milliards de centimes pour une opération importante et qui concerne, de surcroit, un secteur aussi stratégique que les travaux publics ? La réponse coule de source. Avant d’être muté à Annaba pour occuper les mêmes fonctions, l’ancien DTP avait déclaré à L’EST Républicain que faute de crédits, une action de volontariat à la charge d’entreprises du secteur est prévue. L’opération devant « colmater » les parties les plus endommagées s’est-elle volatilisée avec les départs de ses initiateurs ? En attendant un « replâtrage » ou une réhabilitation digne du nom, l’évitement nord de la commune continue à défrayer la chronique de la circulation routière à Sétif, au grand dam de ses milliers d’usagers, lesquels invitent Mustapha Limani, le nouveau chef de l’exécutif, à jeter un œil sur une route ressemblant à tout sauf à une double-voie digne d’une agglomération comme Sétif où de nombreux secteurs sont à l’agonie.

Kamel Beniaiche

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