Son P-D.G l’a affirmé devant les députés : Air Algérie retrouve son équilibre financier

Yacine Benslimane, P-D.G d’Air Algérie, a annoncé que la compagnie aérienne vient de réaliser pour la première fois des bénéfices, après avoir enregistré de gros déficits pendant sept années successives. Auditionné hier mercredi par les membres de la commission des Finances de l’Assemblée Populaire Nationale (APN). Yacine Benslimane a affirmé que l’entreprise est en train de retrouver son équilibre sur le plan financier, sans donner plus de détails pour confirmer ses propos. Selon lui, tous les clignotants sont au vert et le problème de la pléthore d’effectif ne se pose désormais plus. « En 2019, le nombre des salariés de la compagnie était arrêté à 8 799 alors qu’en 2023, il a baissé de 7%. Actuellement, on est 8.315 salariés », a-t-il fait savoir à l’intention des députés. Ce chiffre englobe-t-il les personnels des filiales Cargo, Catering, Handling et Technics ? La question de la pléthore avait été évoquée, faudrait-il le rappeler, par l’ancien P-D.G de la compagnie aérienne, limogé depuis. Bekhouche Alleche avait souligné en marge d’une rencontre entre Air Algérie et ses partenaires l’existence d’une pléthore d’effectifs et qu’il y a eu un recrutement « excessif », qui n’obéit à aucune stratégie managériale ni commerciale. Il avait révélé alors que le surplus d’effectifs était estimé à 3.000 employés mal répartis par les filiales et les services. Cela pour dire que la problématique ne date pas d’hier. Pour revenir à l’audition de Yacine Benslimane, celui-ci a souligné que le programme des vols a été étoffé, mettant en exergue le nouveau plan de vol, élaboré dans le but d’exploiter au mieux les nouvelles dessertes et programmer, au-delà, des vols quotidiens vers toutes les destinations couvertes par Air Algérie. Abordant la question des billets non remboursés, il a assuré que tous ces clients seront remboursés. « Toutes les demandes sont prises en charge » a-t-il rassuré. Il faut rappeler que Yacine Benslimane est le 7e PDG d’Air Algérie en 22 ans, en poste depuis juin 2022. En 2020, Aimene Benabderrahmane, alors ministre des Finances, avait estimé le montant des pertes d’Air Algérie à 35 milliards de dinars, lors d’une rencontre avec les hommes d’affaires et des représentants syndicaux. Plus tard, le ministre des Transports est revenu sur le sujet, assurant que l’État apporterait une aide financière à Air Algérie, afin de la soulager du lourd impact engendré par la crise sanitaire. « L’État n’abandonnera pas les entreprises de transport public, maritime, aérien et ferroviaire, des aides seront accordées, sur la base d’une analyse rigoureuse de l’ensemble des éléments ayant un rapport direct avec l’épidémie », a-t-il affirmé. En outre, la restructuration de la compagnie aérienne sur la base de critères purement économiques avait été évoquée. On avait même parlé d’un audit, loin des contingences politiques et des influences claniques. Il ne faut pas oublier qu’entre 2016 et 2019, un vent de colère a soufflé sur Air Algérie. Une série de défaillances, qui ont coûté des pertes énormes en argent et en réputation a été enregistrée et imputée à la direction d’une compagnie que l’État continue de subventionner sans retenue.

Mohamed M.