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Forte symbolique

Abdelmadjid Tebboune a effectué avant-hier jeudi une courte visite de travail à Tindouf. Symbolique, elle l’est assurément et à plus d’un titre. Le déplacement du chef de l’État dans une ville, qui a toujours fait fantasmer le Makhzen, a également une portée stratégique non seulement au niveau d’une région, qui s’apprête à faire son décollage économique, mais au niveau de tout le pays. Un pays de plus en plus déterminé à jeter les bases d’une infrastructure industrielle à la hauteur de ses ambitions renouvelées. Au-delà de la pose de la première pierre du projet d’usine de traitement du minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet, le plus grand investissement minier en Algérie depuis l’indépendance, avec une réserve estimée à près de 3,5 milliards de tonnes de fer, le déplacement du chef de l’État à Tindouf constitue un message fort destiné à ceux qui persistent à s’interroger sur l’appartenance de cette ville. Un projet structurel, qui permettra l’extraction de deux à trois millions de tonnes/an de minerai de fer, avec son transport par voie terrestre jusqu’à Béchar. À Tindouf, Abdelmadjid Tebboune a procédé à la pose de la première pierre du projet de ligne ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, un mégaprojet stratégique, visant la valorisation de l’une des plus grandes mines de fer au monde. À cette occasion, il a mis l’accent sur la nécessité de respecter les délais de réalisation, fixés à trente mois, soulignant que l’avenir de l’Algérie est intimement lié à la mine de Gara Djebilet. Laquelle permettra, a-t-il poursuivi, d’économiser trois milliards de dollars de la facture d’importation du fer. Autour du gisement de Gara Djebilet, la voie ferrée Tindouf-Béchar et la réalisation du complexe sidérurgique de Béchar, c’est une véritable révolution industrielle qui est opérée, dans un contexte très favorable, offrant la possibilité au pays de créer quelques 25.000 emplois directs et 125.000 emplois indirects. Tout en insistant sur le lancement « immédiat » de la réalisation du complexe sidérurgique de Béchar, destinée à la production du rail et du profilé en acier, le président de la République a qualifié le projet de Gara Djebilet d’excellente perspective pour la région sud-ouest du pays et l’industrie sidérurgique en Algérie. Selon les prévisions, la production d’acier devrait doubler pour atteindre douze millions de tonnes à l’horizon 2026. Pour rappel, d’un vieux projet dont la concrétisation avait été contrariée tout au long de plusieurs décennies, l’exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet est devenue aujourd’hui une réalité. L’entrée en production de cette mine, qui s’étalera sur vingt ans, permettra à l’Algérie de rejoindre le cercle des plus grands producteurs de fer. C’est sous l’ère de Tebboune que les avancées les plus notables ont été enregistrées. La réalisation d’une voie ferrée Gara Djebilet-Béchar pour le transport des minerais extraits, s’imposant comme le moyen le moins exigeant sur les plans financier et technologique, a été préconisée par une étude réalisée en 2013. Les experts ont fait savoir dans cette étude que l’option retenue était « le chemin de fer à grand débit avec des trains d’un poids unitaire le plus élevé possible à l’exemple de ce qui se fait en Australie, au Brésil, et en Mauritanie ». « Une voie ferrée unique, lourde, sur laquelle circulent des trains de grande longueur pour transporter de grandes quantités », avait conclu l’étude en question.

Mohamed M.

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