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Équilibre régional : L’État au chevet de la santé dans le Grand Sud

Pour mettre fin aux déserts médicaux, le gouvernement veut agir. Lors d’un déplacement à Tindouf, hier mercredi, le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, a indiqué que son département a pris la décision de dégager cinquante logements au profit des médecins spécialistes qui seront affectés aux wilayas du Sud dans le cadre du service civil. Suivant les pas du chef de l’État, qui avait annoncé la semaine dernière à partir de Tindouf que le gouvernement allait accorder des mesures incitatives aux médecins spécialistes exerçant dans le Sud, le ministre de la Santé s’est rendu dans la même wilaya, pour suivre le développement de son secteur dans une région qui connaît de graves déficits en la matière. Il a notamment annoncé la création de nouveaux établissements hospitaliers et le renforcement des structures existantes en médecins spécialistes. Mais au-delà de Tindouf, c’est toute la région sud du pays qui souffre du manque de médecins spécialistes, en plus de structures de santé insuffisantes, malgré des efforts indéniables fournis par les autorités. Cette crise est née de la revendication des médecins spécialistes, qui avaient observé en janvier 2018 des grèves cycliques, revendiquant, notamment, la suppression du service civil. Comme seule réponse, les autorités de l’époque avaient utilisé la force. Conséquences : des dizaines de médecins ont quitté le pays pour s’installer à l’étranger. Mais l’année suivante, le gouvernement s’est senti obligé de faire un geste : la durée du service civil reste maintenue, mais est réduite à une seule année dans le Sud et les Hauts-Plateaux, contre deux auparavant. Les indemnités de zone ont ensuite été doublées, pour atteindre 20.000 DA par mois dans le Sud et 10.000 Da dans les Hauts-plateaux. Cela reste toutefois insuffisant pour les représentants des médecins. Cela s’ajoute aux conditions de travail dont se plaignent les concernés, notamment l’absence de logements. Face à cette situation, des syndicalistes ont préconisé la suppression du service civil et la mise en place d’une « carte sanitaire », avec des mesures incitatives pour capter les compétences qui veulent aller dans les régions du Sud. « En plus de la rémunération et du logement, il y a souvent le problème du plateau technique qui doit accompagner le médecin », a indiqué Lyès Merabet, président du Syndicat National des Praticiens de la Santé Publique (SNPSP). En attendant, le gouvernement a affecté en mai dernier 577 médecins spécialistes pour les régions du Sud. « La stratégie du secteur, qui tend à améliorer les prestations sanitaires à travers les wilayas du pays, repose sur la création de pôles sanitaires spécialisés dans les wilayas du sud, afin d’éviter aux citoyens de se déplacer vers le nord du pays », avait expliqué le ministre. Ce dernier avait en outre assuré que « tous les problèmes soulevés seront traités au cours des prochains mois », à commencer par l’affectation de « différents équipements et appareils médicaux, ainsi que les moyens de dépistage au profit des wilayas du Sud ».

Akli Ouali

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