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Intense coopération politique et militaire : Washington si proche d’Alger

Les États-Unis semblent avoir bien compris qu’ils ne pourront pas se passer des services de l’Algérie au double plan géopolitique et géostratégique. Il est loisible en effet de constater que depuis quelques mois, Washington se rapproche de plus en plus d’Alger.Les déclarations, positives et conciliantes sur presque tous les sujets et le bal des visites de hauts responsables américains en Algérie et algériens aux États-Unis, sont autant d’indices confirmant l’embellie dans les relations entre les deux pays. En pleine guerre sauvage et insoutenable contre les Palestiniens de Ghaza, menée par l’entité sioniste soutenue militairement et financièrement par leurs soins, les Américains ne perdent pas de vue le souci de renforcer leur coopération avec notre pays, qui est de l’autre côté de la barrière s’agissant du massacre qui se commet à Ghaza. Les « ricains » sont comme cela, froids et terriblement pragmatiques quand il est question de défendre leurs intérêts vitaux. Ils ne se gênent pas de traiter d’autres dossiers stratégiques qui les rassemblent avec l’Algérie, même s’ils divergent radicalement avec elle sur la question palestinienne par exemple. C’est dans cette logique que s’inscrit la tenue d’une session du « Dialogue militaire conjoint », entre le 4 le 6 de mois courant, au siège du Pentagone à Washington D.C, entre les délégations des États-Unis et de l’Algérie, conduites respectivement par le sous-secrétaire américain à la Défense par intérim pour les affaires africaines, Jennifer Zakriski, et le Général Major algérien, Mounir Zahi. Ce conclave de haut niveau n’a évidemment pas traité des sujets qui fâchent, à l’instar de la guerre contre Ghaza. Il a été surtout question de « sécurité régionale, maritime et de cyber sécurité, du terrorisme et du partage d’informations », détaille un communiqué de l’ambassade américaine. Fait nouveau cependant, la délégation algérienne a été conviée cette fois à une table ronde, consacrée à l’industrie militaire, avec des fournisseurs d’équipements militaires. Objectif ? « Explorer la diversification des fournisseurs et des systèmes technologiques, pour faire avancer les objectifs de défense nationale en partenariat avec l’Algérie ». En termes moins sophistiqués, les Américains qui étaient historiquement réticents à vendre leurs armes à l’Algérie, y compris durant la décennie noire, sont désormais disposés à lui en fournir. Les deux parties pourraient ainsi conclure, d’ici au début de l’année prochaine, un protocole de coopération dans ce sens.

Des rapports sont de plus en plus forts.

Il semble bien que les lignes aient bougé à la faveur de la nouvelle stratégie algérienne, visant à diversifier les partenaires et les fournisseurs, aussi bien dans le domaine économique que militaire. La « chaleur » monte de manière soutenue entre Washington et Alger, dont les rapports sont de plus en plus forts. Depuis la visite effectuée en février dernier par le général Michael Langley, patron du commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM), en passant par le coup de fil de William Burns, patron de la CIA, au chef de l’Armée Nationale Populaire (ANP), Saïd Chanegriha, en septembre, Alger et Washington donnent l’impression de regarder dans la même direction. Cette thèse est d’autant plus plausible que même au niveau politique, l’échange de visites entre les hauts responsables des deux pays a été intense ces derniers mois. En effet, aujourd’hui, arrivera à Alger le sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires étrangères pour l’Afrique du Nord, Joshua Harris, après un premier séjour en septembre dernier. Il y a quinze jours, son collègueTodd D. Robinson, secrétaire d’État adjoint, chargé du Bureau des affaires internationales des stupéfiants et d’application de la loi du Département d’État américain a été reçu. Auparavant, le MAE algérien, Ahmed Attaf, avait été reçu en grande pompe au mois d’aout à Washington. En mars 2022, c’est le secrétaire d’État en personne, Antony Blinken, qui était venu en Algérie. C’est dire que pour les Américains, notre pays est un partenaire extrêmement important, que ce soit au Maghreb, au Sahel et dans toute la région MENA (zone englobant le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, NDLR). Même si les deux pays divergent sur la majorité des grands dossiers qui agitent le monde, ils savent faire cause commune sur d’autres sujets sur lesquels ils partagent la même vision et la même finalité.

Par Imane B.

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